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    Au même moment, Carson paressait sur son canapé, regardant un programme qu'il jugeait idiot à la télévision. A vrai dire, il ne le regardait pas vraiment, son esprit étant dans le brouillard et sa tête le faisant souffrir. Il a passé son week-end à boire comme un ivrogne, si bien qu'il a fini par jeter toutes ses bouteilles à la poubelle le matin même, refusant l'idée de leur ressembler.

    Plutôt mourir que de devenir dépendant de quoique ce soit.

    Mais depuis, il n'a rien fait d'autre. Il n'a même pas pris le temps de s'habiller correctement, se contentant d'un simple et vieux pantalon kaki, où il est obligé d'y mettre une ceinture pour l'empêcher de glisser à ses pieds s'il a le malheur de se mettre debout. Le temps commençait à se rafraichir, prémice de l'hiver approchant, mais il s'en fichait. Cela lui faisait ni chaud ni froid s'il attrapait un rhume.

      


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    Et brusquement, la porte d'entrée s'ouvrit, mais cela ne le fit pas réagir plus que ça. Il tourna légèrement la tête pour voir que sa soeur venait lui rendre visite. Il le prit avec un profond agacement, ne désirant pas qu'elle voit dans un tel état pathétique, d'autant plus qu'elle est entrée sans frapper.

    -C'est la fête dans les boites jaunes. Bougonna-t-il sans lui accorder un autre regard.

    -De toute façon, tu n'aurais pas répondu. Soupira Rosalie en réponse, préférant ignorer sa mauvaise humeur et son allure. Elle en connaissait parfaitement les raisons et elle savait très bien qu'il était inutile de lui faire la leçon. Ce n'était pas cela qui allait le faire changer.

    -Qu'est-ce que tu veux ? Lui demanda-t-il sans montrer une quelconque sympathie.

      


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    Rosalie ne réagit pas au ton de son frère, car elle savait très bien qu'il n'était pas dans son état normal. Il avait une bonne gueule de bois, et cela le mettait toujours de mauvaise humeur, et il était à chaque exécrable avec tout le monde, même avec elle. Cependant, elle avait beau se le répéter dans sa tête, savoir qu'il allait s'excuser le lendemain, cela la blessait. Elle avait l'impression de n'être qu'un indésirable, une moins que rien, de ne rien valoir à ses yeux.

    -J'ai une amie... Elle s'appelle Katryn Meteyer. Elle est directrice d'une agence matrimoniale et elle cherche un remplaçant pour quand son assistante partira en congé maternité. L'informa-t-elle avec un temps d'hésitation.

    -Vachement cool... Et alors ? Se contenta-t-il de répondre, se fichant complètement de cette fameuse Katryn Meteyer dont il n'avait jamais entendu parlé jusqu'à ce jour.

    -Et alors, je lui ai parlé, et elle est d'accord pour te faire passer un entretien... Lui annonça-t-elle avec timidité, craignant la réaction de son frère ainé.

      


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    -Tu n'aurais pas du. Rétorqua-t-il aussitôt, sur un ton plutôt froid qui vexa aussitôt sa soeur. J'en ai rien à foutre de cette Katryn machin chose, de son agence de merde pour niais et de ce poste d'assistant. Je ne veux pas être un blaireau au service d'une folle qui vent du rêve à des guignols. Ajouta-t-il sur le même ton, tout en se redressant pour adopter une position assise sur le canapé.

    Cette fois-ci, Rosalie ignorait comment réagir. Elle ne savait pas si c'était la gueule de bois et la mauvaise humeur qui parlait, ou si Carson pensait réellement les mots qu'il venait de prononcer. Il aurait très bien pu avoir une telle réaction dans son état normal, croyant que l'amour était la plus grosse arnaque tous les temps. On y croit, on donne tout pour finir par tout perdre. C'était cette idée là qui est restée encrée dans l'esprit de son frère, et la jeune femme en avait parfaitement conscience. Il n'était donc pas surprenant qu'il dénigre de cette manière l'entreprise de Katryn, et ce fut pour cela que Rosalie ne savait pas quoi répondre sur le coup.  

      


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    -Je t'ai noté son numéro professionnel. L'informa-t-elle alors, jugeant plus utile d'ignorer les propos de son frangin. Il faut que tu l'appelles pour convenir d'un rendez-vous.

    -Je viens de te dire que j'en avais rien à foutre. Rétorqua Carson, ses yeux verts lui lançant des éclairs de colère.

    -Si tu changes d'avis, je te le pose sur le comptoir. Précisa-t-elle sans se laisser démonter, tout en joignant les gestes à la parole. Appelle la Carson. Le supplia-t-elle ensuite. Elle est susceptible de t'offrir un emploi. Ce sera temporaire, certes, mais ce sera déjà ça. Tu auras une expérience récente, et je suis certaine que si tu travailles, Katryn acceptera de te recommander à quelqu'un. Réfléchis-y bien, car une telle opportunité ne se représentera pas, et tu vas finir à la rue, sans rien. Même si je ferai tout pour ne pas que ça arrive. Car s'il y a bien une chose que je ne veux absolument pas perdre, c'est mon frère.

      


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