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    Le lundi suivant, deux jeunes étudiants se retrouvèrent dans la salle de théâtre de leur université, actuellement totalement vide, afin de répéter ensemble leur rôle respectif d'une célèbre tragédie. Ils ne tardèrent pas à monter sur la scène et la jeune fille ne tarda pas à s'éloigner de son ami, impressionnée par le décor qu'elle jugeait immense, mais aussi terriblement gênée de se retrouver en tête à tête avec le garçon qui lui plait. 

    -Tout va bien Ophélie ? Lui demanda d'ailleurs Curtis, intrigué par l'attitude de son amie. 

     

     


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    -Oui oui ! Affirma-t-elle en réponse. C'est juste que je suis un peu impressionnée par le décor, c'est tout. Je suis toujours venue ici en tant que spectatrice, mais je ne suis jamais montée sur la scène. 

    -Ce n'est rien encore là, imagine quand il y aura tous les sièges d'installés ! Lui dit-il amicalement. Mais tu auras le temps de t'y faire d'ici là, ne t'en fais pas. 

    -J'espère ... Je dois t'avouer que cela me fait un peu peur tout ça... Je crains de ne pas être à la hauteur... L'un des rôles principaux, ce n'est pas rien tout de même... 

    -Tu feras une excellente Juliet, j'en suis certain ! Shakespeare ne pouvait pas rêver mieux comme Juliet ! Ne tarda-t-il pas à la rassurer avec son éternelle gentillesse et sincérité. Il en était convaincu, Ophélie allait émerveiller le public au moment de la représentation, il n'en pouvait être autrement ! -Et puis, on répétera beaucoup, donc il n'y a aucune raison pour que cela se passe mal, t'inquiète.

     

     


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    -C'est gentil ! Lui répondit Ophélie en se retournant. En parlant de répétition, on travaille quoi aujourd'hui ? 

    -J'ai pensé à la scène 5 de l'Acte I si tu veux. Proposa alors Curtis, en se retenant d'afficher un sourire en coin lorsqu'il vit le visage de son amie afficher une moue embarrassée, car il s'agissait de la scène où Roméo rencontre Juliet et où ils échangent deux baisers durant leur brève conversation. 

    -Euuh, tu es sûr ? Tu veux pas en faire une autre plutôt ? Bredouilla-t-elle, terriblement gênée par cette proposition. Si elle pouvait échapper à cette scène le plus longtemps possible, cela l'arrangerait, elle doit bien se l'avouer. 

    -Certain. Tu as pas mal ... ramé sur celle-ci ce matin pendant le cours. Lui rappela-t-il, évoquant les gestes nerveux de recul lorsqu'il s'est approché d'elle durant la répétition. Une attitude qui a d'ailleurs énervé leur professeur d'arts dramatiques qui n'était pas connu pour sa patience, et enfoncée Ophélie dans son embarras. -Nous sommes rien que tous les deux, autant en profiter pour que tu puisses te sentir plus à l'aise et sans te faire aboyer dessus par l'autre idiot de prof. 

     

     


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    -Je ... Je comprends... Mais je ... Mais je ... Bafouilla la demoiselle, ne sachant pas comment ordonner ses idées pour protester contre ce choix et éviter à tout prix de répéter cette scène. 

    -Je ne vais pas te manger, ne t'en fais pas. La rassura-t-il tout en commençant à s'avancer dans sa direction. Une fois à sa hauteur, tout en gardant une distance raisonnable entre eux, il lui prend doucement la main conformément aux didascalies. -Si j'ai profané avec mon indigne main cette châsse sacrée, je suis prêt à une douce pénitence : permettez à mes lèvres, comme à deux pélerins rougissants, d'effacer ce grossier attouchement par un tendre baiser.* Commença-t-il à jouer tout en affichant un sourire amusé en voyant les joues rosies de son interlocutrice. 

     

     

     

     

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    Roméo et Juliette, W.Shakespeare. 


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    Un blanc s'installa entre eux où la jeune fille essayait de remettre ses idées en place. Elle n'avait pas vraiment envie de répéter cette scène, car celle-ci la gênait terriblement. Elle n'a jamais été réellement à l'aise avec la gent masculine et devoir échanger quelques baisers avec l'homme qui lui plaisait l'embarrassait du plus haut point... Un fait que ne comprenait pas une de ses amies, celle-ci jugeant qu'elle devrait, au contraire, en profiter. Ophélie n'a su lui répondre qu'un simple soupir, tout en marmonnant que ces baisers n'étaient que le fruit d'un jeu théâtral et non la réalité. 

    Néanmoins, elle comprit aisément que Curtis ne lâcherait pas l'affaire lorsqu'il répéta une seconde fois son texte pour la motiver à lui répondre. Ophélie soupira avant de se décider à entrer dans la peau de son personnage à contre-coeur. 

    -Bon pélerin, vous êtes trop sévère pour votre main qui n'a fait preuve en ceci que d'une respectueuse dévotion. Les saintes mêmes ont des mains que peuvent toucher les mains des pélerins ; et cette étreinte est un pieux baiser.

    -Les saintes n'ont-elles pas des lèvres, et les pélerins aussi ?*

     

     

     

     

     

     

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    Roméo et Juliette, W.Shakespeare. 


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