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    -Oui, pélerin, des lèvres vouées à la prières. Souffla alors Ophélie, troublée par le rapprochement du jeune homme qui venait de la prendre par la taille. Elle voyait bien qu'il se permettait quelques libertés, et cela gênait énormément. Elle ignorait comment elle devait réagir et elle essaya de rester concentrée sur son rôle. 

    -Oh ! Alors, chère sainte, que les lèvres fassent ce que font les mains. Elles te prient ; exauce-les, de peur que leur foi ne se change en désespoir. 

    -Les saintes restent immobiles, tout en exauçant les prières.* Dit-elle alors, de plus en plus mal à l'aise, sachant très bien que le moment du baiser était plus qu'imminent et cela la terrifiait. 

     

     

     

     

     

     

     

     

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    Roméo et Juliette, W.Shakespeare. 


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    Curtis marqua une pause, où il prit le visage de la jeune fille entre ses mains. Gênée par leur proximité, Ophélie ne pouvait s'empêcher de rougir. Son coeur s'affolait dans sa poitrine, et elle était complètement tétanisée. Elle ferma les yeux, priant que ce moment pénible, car joué, se termine rapidement afin de passer à autre chose. 

    -Restez donc immobile, tandis que je recueillerai l'effet de ma prière.* Murmura alors le jeune homme, nullement perturbé par l'attitude de sa jolie rouquine, gardant son amusement soigneusement caché au fond de lui-même. 

    Il devait jouer le jeu jusqu'au bout, afin qu'elle ne se doute d'absolument rien. 

     

     

     

     

     

     

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    Roméo et Juliette, W.Shakespeare. 


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    Dès ces quelques mots prononcés, Curtis posa alors ses lèvres sur celles de sa Juliet, conformément au texte de Shakespeare. La demoiselle ne savait absolument pas comment réagir, plus que perturbée par ce baiser.

    Un baiser totalement faux, sans aucune signification particulière, mais qui la chamboulait plus que de raison. Elle devait rester neutre face à ce simple échange purement joué, mais il s'avérait qu'elle en était incapable. Elle avait beau se répéter qu'il ne s'agissait que de Roméo qui embrassait Juliet, et non pas de Curtis qui l'embrassait elle, Ophélie avait, en cet instant, un mal fou à faire la différence.  

     

     


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    Cependant, et malgré ses espérances, le baiser se prolongea. Pire même, le jeune homme l'approfondissait, prenant tendrement la jeune fille dans ses bras pour la serrer contre lui. Ophélie se laissa faire, tremblante et troublée par l'attitude de plus en plus ambigüe de son ami. Elle était incapable d'ordonner ses pensées qui partaient dans tous les sens. Elle ne comprenait pas ce qui se passait, et elle se trouvait dans l'incapacité de réagir en conséquence. 

    Devait-elle rester Juliet et repousser ce jeune homme qui se permettait trop de liberté à son égard ? Ou fallait-il agisse en tant qu'Ophélie, et profiter de ce délicieux instant ? 

    Elle n'en avait pas la moindre idée, et restait complètement figée dans les bras du jeune homme, clairement perturbée par ce changement de situation. 

     

     


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    Ce baiser n'avait plus rien à voir avec celui qu'était censé offrir Roméo à Juliet, et Ophélie n'était pas suffisamment naïve et stupide pour ne pas le remarquer. Et c'était bien cela qui la chamboulait et qu'elle ne comprenait pas. 

    A quoi jouait-il ? Qu'est-ce que cela signifiait ? 

    Lui plaisait-elle ? 

    Tant de questions qui naissaient dans son esprit, apparaissant rapidement et s'entre-choquant avec les autres. Elle était incapable de mettre de l'ordre dans tout ce bazar et cela ne l'aida pas à se concentrer, à se calmer et à raisonner. Elle avait l'impression que son coeur battait à vive allure, qu'elle n'était plus capable de respirer et elle était même certaine que son visage devait être plus rouge qu'une tomate ! Il fallait que Curtis cesse son cinéma pour lui donner des explications, craignant que ses doutes, ses espoirs et ses interrogations mélangés finissent par la rendre complètement folle.

    Une prière entendue, car le jeune homme mit fin au baiser tout en la gardant dans ses bras. Il plongea son regard dans le sien tout en lui souriant tendrement.

    Il n'avait pas besoin de prononcer le moindre mot. Elle avait comprit.

     

     


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