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    Aussitôt, il prit sa soeur dans ses bras, choqué par son propre geste. Il s'excusa, se répéta, s'auto-accusa de tous les torts du monde. Le remord le rongea, et la peur de perdre son unique soutien s'empara de lui. Il était censé protéger sa petite soeur, pas la faire souffrir. Il n'était qu'un abruti qui ne méritait que la solitude. 

    -Ce n'est rien Carson, c'est déjà oublié. Tu n'es pas dans ton état normal, je le sais. Lui assura-t-elle, augmentant sans le savoir le désarroi de son frère. 

    Il ne méritait pas son pardon, il en était persuadé. Il n'était plus ce gamin qui était fier d'être son modèle à suivre. Il n'était plus que la honte personnifiée, et il ne comprenait pas comment elle persistait tant à vouloir l'aider, il n'était plus qu'une cause perdue que plus rien ne pouvait sauver dorénavant. 

    Et ce ne serait plus que la logique des choses. Ses parents l'ont abandonné. L'amour l'a abandonné. 

    La vie l'a abandonné. Il en était persuadé. 

    -Pardon. Pardon. Pardon ! Répéta-t-il sans cesse, tandis que sa soeur tentait de le calmer. 

     

     


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    -Ca ne fait rien Carson, je te pardonne, je ne t'en veux pas. Affirma Rosalie, le coeur gros.

    Elle n'aimait pas voir son frère ainé dans cet état là. Elle avait beau essayé de se montrer forte, de lutter pour l'aider, elle avait l'impression de ressentir tout le poids de son désespoir sur ses épaules, et cela la terrifiait. Elle craignait de ne pas pouvoir le sauver, que ses efforts pour lui permettre de se relever ne soient pas suffisants. Leur père s'était habitué à le voir ainsi, bien qu'il ne le voyait que très rarement. Elle ne savait pas comment il faisait. Pour elle, chaque nouvelle journée était une épreuve de plus, et elle ne savait plus comment faire pour aider son modèle, son idole même! 

    Et pourtant, malgré ses doutes et ses difficultés quotidiennes... 

    -Tu sais, le parc en bas de l'agence, c'est le parc où j'ai passé beaucoup de temps avec Eleonore. C'est même là-bas que je lui ai demandé de m'épouser. Lui avoua soudainement Carson, et la jeune femme se sentit encore plus mal, prenant conscience de la souffrance qu'il allait subir dans les jours à venir. 

    ... Jamais elle ne pourrait se résoudre à l'abandonner, à perdre son deuxième frère.

     

     

     


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    Quelques minutes plus tard, Rosalie venait d'emmener son frère dans sa chambre pour l'aider à se coucher sur son lit. Il avait besoin de repos, qu'elle espérait réparateur. En sortant de la chambre, elle ne put contenir ses larmes. Elle était anéantie de voir son ainé ainsi, lui qui était si joyeux il y a seulement quelques petites années. 

    Avant, son frère était l'homme le plus heureux du monde. Il criait son bonheur sur tous les toits, transmettant une joie de vivre aux autres tellement qu'elle était communicative. Avant, la vie lui souriait, et il était promis à un bel avenir rempli de merveilles. Une vie simple et tranquille à laquelle il aspirait tellement. 

    Mais aujourd'hui, tout cela semblait définitivement parti. Plus rien ne paraissait l'attendre. Le futur n'était qu'incertitude. Il ne lui restait plus que les morceaux des rêves brisés. Et Rosalie se demandait bien comment avait-il pu en arriver là, à baisser à ce point les bras. Comment avait-il pu abandonner la partie, et laisser la vie poursuivre son chemin sans lui. 

    Cela la dépassait complètement, et elle se sentait démunie face à cette situation qu'elle ne parvenait pas maîtriser. 

     


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    Néanmoins, il était hors de question qu'elle le laisse faire. Il était hors de question qu'elle soit la spectatrice de sa déchéance. Elle allait tout faire pour qu'il se relève, et qu'il se batte de nouveau. Peu importe ce que ça lui coûterait. 

    Carson était son frère, le seul qui lui restait et qui avait tant fait pour elle. Il s'était toujours assuré qu'elle soit heureuse, et que personne ne lui cherche d'ennuies. Toujours. Et aujourd'hui, plus que jamais, elle se jurait de lui rendre ce qu'il lui avait offert. 

    Un jour, elle en était persuadée, son frère allait de nouveau sourire, et surtout, être heureux. 

     

     


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    En fin de journée, Lizzie s'était enfermée dans sa chambre à peine rentrée du lycée. Elle avait mis un vieux jean et le premier haut qui lui était tombée sous la main. Elle avait rapidement attaché ses cheveux. Puis, elle s'était effondrée sur son lit, pleurant sans pouvoir s'arrêter. 

    Aujourd'hui, à la fin des cours, son frère était venu la chercher au lycée, comme souvent. Malheureusement, il était aussi porteur d'une mauvaise nouvelle, qui accablait l'adolescente. 

    Leur mère avait appelé Neil en milieu d'après-midi, l'informant d'un récent coup de téléphone du médecin, survenu quelques jours plus tôt, puis d'une lettre reçue le jour même. 

    Une lettre indiquant les résultats des tests que l'adolescente avait passé, pour savoir si elle pouvait, ou non, espérer sauver son père de sa terrible maladie. 

     

     


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