• 597

    597

    597

    Un silence répondit aux bredouillements de la jeune femme. Carson avait du mal à en croire ses yeux, tellement que la scène était surréaliste. Il l'avait tellement imaginé, ce moment, où elle se tiendrait de nouveau devant lui, prête à assumer ses actes et à tenter le tout pour le tout pour sauver leur couple et leur histoire d'amour. Il l'avait pensé honteuse, gênée, désespérée à l'idée de le perdre, prête à se plier en quatre pour se faire pardonner. 

    Oh oui, il en avait rêvé de ce moment... Il y a de ça presque cinq ans. 

    Aujourd'hui, les choses avaient changé. Elle l'avait trahi et jeté tous leurs projets aux oubliettes, et la rancœur avait remplacé l'espoir de poursuivre leur histoire. Le jeune homme ne comprenait même pas pourquoi Eleonore se tenait devant sa porte, ce soir. 

    La stupeur laissait place à l'incompréhension. 

    Dépité, les épaules de Carson s'affaissèrent, il soupira et détourna la tête de cette situation pathétique sans aucun sens.

    -Tu me laisses entrer ? Demanda timidement Eleonore qui était au comble de la gêne.

    Elle avait conscience que son retour tombait comme un cheveu dans la soupe, qu'il n'était certainement plus attendu ni même espéré, et tout cela la mettait terriblement mal à l'aise. Et pourtant, il lui semblait que, parmi toutes les décisions qu'elle avait bien pu prendre ces dernières années, celle de revenir sur Belderas était la meilleure.

    597

    Lui accordant à peine un regard, le jeune homme haussa simplement les épaules avant de rentrer chez lui, tout en laissant la porte ouverte afin de l'inviter à rentrer. Il était las, et n'avait pas la moindre envie de lutter et de lui claquer la porte au nez. Sa tête se remplissait d'interrogations, de tentatives de compréhension de la situation. Il n'arrivait plus à saisir le tour que la vie semblait lui jouer. Tout était à ses yeux tellement surréalistes.

    Le retour de l'être aimé quand on ne l'attend plus n'arrivait pourtant que dans les films.

    Eleonore le suivit à l'intérieur en faisant attention à faire le moins de bruit possible. Elle avait la désagréable impression de devoir marcher sur des œufs, sentant la situation était tendue et que la moindre faute pourrait la faire terriblement basculer. Elle observa la maison avec nostalgie, les souvenirs d'une vie commune avec Carson lui revenant en mémoire. Elle avait soudainement le sentiment que cela faisait une éternité qu'elle n'avait pas mis les pieds ici, après qu'elle ait fui Belderas sans se retourner, ne laissant derrière elle que du désespoir concentré en quelques mots dans un carnet.

    -C'est fou, ça n'a pas tellement changé, ici. Bredouilla-t-elle, désirant briser la glace sans trop savoir comment s'y prendre. 

     

      


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment



    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :