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    -Me voilà Curt' ! J'espère que j'ai pas été trop longue ! S'exclama brusquement Lizzie en surgissant du couloir. La jeune fille était joyeuse, et absolument pas stressée à l'idée de présenter son nouvel ami à ses parents. Il n'y avait aucune raison que cela la perturbe plus que de raison, même si son père voyait d'un mauvais œil qu'elle se mette à fréquenter des étudiants. Mais Lizzie était persuadée que dès qu'il verrait Curtis, il allait aussitôt changé d'avis ! 

    Cependant, le jeune homme ne réagit absolument pas lorsqu'elle l'a interpellé. Il semblait perdu dans ses pensées, le regard fixant obstinément un point invisible face à lui. Intriguée, l'adolescente s'approcha de son ami pour se planter devant lui, sans qu'il ne manifeste la moindre réaction à son égard. 

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    -Curt' ? Continua-t-elle de l'appeler, alors qu'il ne paraissait pas la voir, la remarquer. 

    Elle secoua la main devant le visage de son ami sans obtenir un quelconque résultat. La jeune fille se mordit la lèvre inférieure, ne sachant pas quoi faire, intriguée et inquiète devant l'attitude pour le moins inhabituelle de Curtis. Elle s'attendait à le trouver en train de discuter avec sa petite amie, à roucouler comme deux amoureux insouciants du monde qui les entourait où elle serait bonne à tenir la chandelle pendant les quelques secondes qui auraient précédé leur entrée dans la loge de son père. 

    Puis, elle fronça les sourcils, se rendant subitement compte que Curtis était tout seul. 

    -Elle est où Ophélie au fait ? Je pensais qu'elle était impatiente de rencontrer mon père. Demanda Lizzie innocemment, sans savoir qu'elle venait de toucher le point sensible. 

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    La réaction du jeune homme ne se fit pas attendre. Ses yeux s'arrondirent, se remplirent de larmes. En une fraction de secondes, Curtis était passé du mutisme au désarroi le plus complet. Oubliant son amie, il tomba à genoux sur le sol, comme frappé par une douleur atroce et insupportable. Ses jambes ne parvenaient plus à le soutenir, sa poitrine le faisait souffrir et son visage fut aussitôt défiguré par le chagrin.

    A la plus grande stupeur de l'adolescente, qui ne s'attendait absolument pas à assister à une telle scène. Qu'avait-elle dit pour qu'il réagisse ainsi ? Que c'était-il passé ?

    Elle s'agenouilla au sol et prit le jeune homme dans ses bras pour tenter de le calmer, mais celui-ci fut totalement insensible à sa présence. Il ne semblait pas se rendre compte qu'elle était à ses côtés, obnubilé par l'image oppressante, obsédante et imaginaire du cadavre de sa petite amie, reposant dans un pauvre tiroir froid et horrible d'une morgue de la ville. Il repensait aux dernières heures de vie d'Ophélie, réalisant que jamais plus il ne la verrait en vie. Il se rappela qu'il n'avait pas pu la raccompagner. Qu'elle était rentrée chez elle, toute seule.

    Mais quel con...

    Lizzie ne savait pas quoi faire. Elle leva la tête pour observer les alentours, espérant voir quelqu'un apparaître pour lui donner une solution, une manière de faire pour aider son ami. Dépassée par la situation, elle sortit son téléphone de sa poche et demanda à son frère de venir la rejoindre. Suite à ce message étrange, Neil ne tarda pas à ouvrir la porte de la loge, et comprit aussitôt pourquoi sa sœur l'avait appelé à l'aide, et aussi d'où venait les bruits étranges que lui et leur famille avaient entendu. Il l'interrogea, mais Lizzie ne parvint pas à lui apporter la moindre information et Curtis était renfermé sur lui-même. 

    -Aide-moi à le mettre debout, on va l'ajouter sur un canapé. Proposa alors Neil avec un calme olympien, même s'il était inquiet quant à l'état du jeune homme. 

     

     


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