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    -Quel jour on est ? Interrogea brusquement Aiden, suspicieux, ignorant tout bonnement les supplications de son frère. Quelque chose ne tournait pas rond dans ses explications, et un mauvais pressentiment s'assaillait. Plus cela allait, plus il sentait que son frère ne lui disait pas la vérité. Et s'il ne lui disait rien, cela voulait forcément dire qu'il s'était encore attiré des problèmes. 

    Ou qu'il était en chemin pour en avoir. 

    -C'est quoi cette question ? Tu as un Alzheimer précoce p'tit frère ? Railla aussitôt Ryan sur la défensive, ne faisant que s'enfoncer aux yeux de son cadet. 

    -Quelle jour on est ? Insista Aiden sans se démonter. Il avait effectué suffisamment d'interrogatoires pour ne plus être perturbé par les vaines tentatives de son frère de sortir d'une situation embarrassante. 

    -Mais j'en sais rien ! Tu crois que j'ai bouffé un calendrier ? Rétorqua avec agacement Ryan, tentant de dissimuler son stress.

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    -J'en étais sûr. Siffla aussitôt Aiden, sans cacher son agacement et sa déception. Décidément, malgré toutes ces années, son frère n'avait pas changé. Toujours le même, refaisant continuellement les mêmes erreurs. Pathétique. Tu as replongé. L'accusa-t-il alors en le fusillant du regard. 

    -De quoi tu parles ? 

    -Ne me prends pas pour un con Ryan ! Tu sais très que j'ai horreur de ça ! Commença-t-il à s'emporter, ne supportant pas les faux-airs innocents de son aîné. Tu as recommencé tes conneries, je le sens ! Pour rien au monde tu ne serais venu ici, à part dans le cas où tu ais replongé ! Tu es vraiment pas possible, Ryan ! C'est pas possible de chercher autant la merde à ce point ! 

     

     


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    -Et c'est reparti ! Le numéro du frère moralisateur ! S'exclama à son tour Ryan avec irritation. Comme si j'avais besoin de ça en ce moment ! 

    -De quoi tu parles Ryan ? Qu'est-ce qui se passe bon sang ?! 

    -Mêle toi de ton cul ! Cracha le plus âgé des frères Torwell avec argue. C'est toujours pareil avec toi ! Monsieur est la perfection incarné de toute façon ! Monsieur ne fait jamais d'erreurs ! Monsieur est dans la police alors il mérite d'être mis sur un piédestal et moi je ne suis qu'une sous-merde de pacotille qui ne sert à rien à part foutre la merde partout où il passe !

    -Bah voyons, Caliméro, tu veux un mouchoir ? Soupira Aiden d'exaspération. J'y suis pour rien dans cette histoire, tu t'es foutu dans la merde tout seul ! 

    -Je me suis foutu dans rien du tout, arrête de m'accuser pour des conneries de gueule de bois ! Persista-t-il à nier, n'ayant aucune envie de parler à ce frère qui se croit supérieur en tout. 

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    -Continue de te foutre de ma gueule, je te dirai rien ! S'emporta une nouvelle fois Aiden, excédé par la mauvaise foi de son aîné. J'ai l'impression d'être le frère aîné dans ces histoires qui tente de ramener son petit frère dans les rails ! 

    -Je t'ai rien demandé, Aiden ! Rétorqua Ryan en fusillant à son tour son interlocuteur. Mêle toi de tes affaires pour une fois ! Ça me fera des vacances ! 

    -Rien demandé ?! Répète un peu pour voir ? S'offusqua aussitôt Aiden devant l'ingratitude de son frère. Rappelle-moi le nombre de fois où tu m'as demandé de te couvrir ? Ou de te prévenir d'une descente ? Rappelle-moi combien de fois pour voir ? Ose-me dire que tu ne m'as jamais rien demandé ! 

    -Roh la ferme ! Je te demanderai plus rien, va ! Contente toi de te mêler de ton cul et tout le monde sera content ! 

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    -J'aimerais bien m'occuper de mon cul, j'aimerais bien ! Mais l'ennui, tu vois, c'est que tu es mon frère et tes emmerdes vont forcément me retomber dessus un jour ou l'autre ! Lui signala-t-il avec colère et inquiétude. Et c'est tout, sauf le moment pour gérer TES conneries ! J'ai aucune envie que ma carrière pâtisse à cause de TA merde à TOI. 

    -Ferme-là ! De toute façon, tu n'as d'yeux que pour ta carrière ! 

    -Elle est bien bonne celle-là ! N'ai-je pas déjà dit que je l'ai déjà mise en péril pour toi ? Lui rappela-t-il une nouvelle fois. Je me suis mouillé pour toi, mais c'est terminé ! Je ne veux rien à voir avec tes conneries ! Tu te débrouilleras tout seul ! Décréta-t-il tout en prenant la route de la sortie d'un pas rapide. 

    Lui qui était motivé, voilà que la colère a pris la place sur la motivation. Véritable boule de nerf, Aiden n'était plus finalement si sûr qu'il serait bien productif aujourd'hui. Voilà qui ne faisait qu'accentuer sa colère. 

    -Je peux rester crécher chez toi quelque temps ? Demanda finalement Ryan avant que son frère ne disparaisse. 

    -Tu fais chier Ryan ! Répondit-il avant de claquer violemment la porte. 

     


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    Plus tard dans la journée en début d'après-midi, Océane Mimosa tentait de s'accorder une petite sieste digestive, pour profiter ainsi du calme de son appartement et de sa journée. Enfin, surtout pour que cette nouvelle longue journée se déroule plus rapidement. Depuis que la jeune assistante de Katryn Meteyer a été mise au repos forcé par son médecin, elle trouvait ses journées horriblement longues et ennuyeuses, d'autant plus qu'elle devait limiter ses déplacements pour rester un maximum allongée, voire assise. 

    Il fallait qu'elle évite le stress, que lui avait dit le médecin qui l'avait examiné à l'hôpital. Que c'était pour le bien du bébé. 

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    "Pour le bien du bébé"

    Cette expression tournait en boucle dans l'esprit de la jeune femme, qui passait son temps à s'interroger sur son avenir. Elle repensait à son passé, à ses décisions, et sur qu'elle allait advenir. Déstabilisée par les événements, elle ne parvenait pas à réfléchir correctement. Depuis son agression, elle essayait de penser à elle avant tout, pour tenter de se reconstruire malgré le destin qui semblait décidé à lui jouer des vilains tours.

    Mais jamais elle n'avait songé à penser "pour le bien du bébé". Cet être vivant qui était en train de se développer tranquillement dans son ventre, loin des préoccupations du monde extérieur, protégé des problèmes. 

    Et c'est bien cela qui perturbait Océane, au point qu'elle soupirait lorsque seulement cinq minutes venaient de s'écouler. 

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    Lorsqu'elle a découvert qu'elle était enceinte de son violeur, elle avait refusé la possibilité de l'avortement en raison de ses convictions personnelles. Mais jamais elle n'a pensé "pour le bien du bébé". Est-ce vraiment "pour son bien" de le laisser naître, de grandir et de savoir un beau jour qu'il est issu d'une agression sexuelle ? 

    Lorsqu'elle se demandait si elle allait le faire adopter ou si elle allait l'élever, elle essayait de déterminer ce qui serait le mieux pour elle et sa reconstruction. Mais jamais elle n'a pensé "pour le bien du bébé". Serait-il mieux dans une famille adoptive où il ne connaîtrait pas ses origines ? Ou serait-il plus heureux en grandissant auprès de sa mère ? 

    Océane ne parvenait pas à trouver des réponses, et cela la perturbait depuis des jours. Parfois, elle n'arrivait même pas à trouver le sommeil. 

    La seule chose dont elle était certaine, c'était qu'elle a eu terriblement peur pour lui lorsqu'elle s'était pliée de douleur suite à des contractions anormales. 

     

     


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    Et soudainement, la sonnerie signalant qu'elle avait un visiteur retentit dans tout l'appartement, faisant ainsi sursauter la jeune femme. Elle ouvrit les yeux, se redressa sur son lit, s'interrogeant de la réalité de ce bruit familier. Elle n'attendait personne en ce jour et elle ne voyait pas qui pourrait bien lui rendre visite. 

    Sa famille ? Tous les membres sont occupés ailleurs, et bien davantage depuis qu'elle leur a fait part de sa volonté de poursuivre sa grossesse. Personne n'avait compris sa décision, et depuis, Océane mettait ses proches mal à l'aise, si bien qu'ils ont pris leurs distances pour tenter d'oublier l'enfant à naître. Ce n'était peut-être pas la meilleure des solutions, mais tous pensaient bien faire : ils ne voulaient pas se mettre à regarder la jeune femme comme si elle était devenue une chose étrange, portant l'enfant d'un monstre. 

    Ses amis ? Océane n'en avait pas beaucoup. Elle a toujours été quelqu'un de solitaire, réservée, parfois qualifiée d'asociale. La société lui paraissait étrange, et ses codes encore davantage. Depuis toute petite, la demoiselle avait toujours eu du mal à s'intégrer, et n'a jamais réellement tisser de véritables liens d'amitié. Des connaissances, sans doute, mais personne sur qui réellement compter. 

    Sa patronne ? Katryn Meteyer venait de perdre sa sœur. Elle avait certainement autre chose à faire que de songer à aller rendre visite à son assistante en congé. 

    Non vraiment, Océane ne voyait absolument pas qui pourrait venir lui rendre visite, et songea que son ennui devait jouer sur son imagination, créant ainsi des hallucinations auditives pour éviter de sombrer totalement.

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    Mais alors qu'elle allait se recoucher pour tenter de retrouver le sommeil, la sonnette retentit une nouvelle fois, faisant froncer les sourcils de la jeune femme. L'inconnu insistait et, cette fois-ci, Océane n'eut plus aucun doute. Quelqu'un souhaitait effectivement la voir. Elle soupira aussitôt. Elle ne savait pas tellement comment elle devait réagir face à cette visite inopinée. D'un côté, cela lui ferait sans doute du bien de changer de son quotidien et de voir du monde, de l'autre elle était très bien toute seule.

    Se faire oublier, Océane aimerait bien, parfois. De cette manière, elle pourrait se concentrer sur ses doutes, sur ses interrogations, pendant que le monde continuerait de tourner, sans elle. Elle n'embêterait plus personne, et peut-être, au final, elle se sentirait plus légère si elle était toute seule.

     

      


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    Lorsqu'une troisième sonnerie retentit, Océane laissa échapper un nouveau soupir, puis se résigna à se lever. Si son visiteur surprise insistait ainsi, cela devait être important et quelque chose disait à la jeune femme qu'il ne la laisserait pas tranquille tant qu'elle n'aura pas daigné ouvrir la porte. 

    Dépitée de devoir terminer sa réflexion du jour quant à l'avenir de son enfant, Océane parvint à s'extirper de son lit pour ensuite se diriger vers la porte d'entrée, tout en annonçant d'une voix forte -du moins, autant que possible étant donné la réserve naturelle de la jeune femme- qu'elle arrivait. Même si elle ne faisait rien de ses journées, elle était fatiguée et elle n'avait aucunement l'intention de se presser. 

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    Mais lorsqu'elle ouvrit la porte, elle fut surprise de constater que c'était Aiden Torwell qui l'attendait derrière la porte d'un air stressé. Elle haussa un sourcil intrigué, avant de réaliser que cette visite n'avait rien de surprenant. Depuis son agression et la découverte de sa grossesse, elle avait régulièrement la visite des forces de l'ordre, qui s'assurait que tout allait bien. 

    Uniquement intéressée par la santé de son bébé en vérité. Bébé qui constituait la seule piste fiable qui menait au Chasseur. 

    Néanmoins, elle devait reconnaître que la police était davantage venue lui rendre que ses propres parents, et elle ignorait si elle devait s'en réjouir ou non. 

    -Bonjour Monsieur Torwell. Salua-t-elle timidement, tandis qu'il tourna la tête vers elle sans cacher son soulagement. 

    -Bonjour Mademoiselle, je suis content de constater que vous allez bien. Puis-je entrer ? Lui répondit-il poliment. Il avait cru devoir forcer la porte pour s'assurer que la jeune femme n'avait rien face à son absence de réponse. Entre son séjour à l'hôpital où il avait été informé par Katryn et le Chasseur qui semblait avoir franchi une nouvelle étape dans ses crimes, l'inquiétude avait surpassé la lucidité dans son esprit.

    -Bien sûr.  

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    La jeune femme fit alors demi-tour pour retourner à l'intérieur de son appartement et permettre ainsi à l'agent Torwell de la suivre. Elle était plutôt soulagée de savoir que c'était lui qui venait la voir en ce jour. Parmi la police, il était bien le seul à se préoccuper réellement de sa personne et elle avait donc de la sympathie pour lui. Sans oublier le fait qu'il était un ami de Katryn, qu'elle l'avait vu à plusieurs reprises à l'agence matrimoniale même avant son agression, et qu'il n'était pas totalement un inconnu. 

    Quitte à avoir la visite de la police, elle se réjouissait que ce soit lui. 

    -Il ne fallait pas vous inquiéter au fait, j'étais assoupie dans ma chambre, j'ai entendu toute suite. Finit-elle par avouer dans un haussement d'épaules. 

    -Katryn m'a parlé de vos contractions l'autre jour, je dois avouer que j'ai eu peur qu'il vous soit arriver quelque chose du même genre. Mais visiblement, vous vous portez bien et j'en suis soulagé. 

    -C'est gentil de vous inquiéter, mais ça va. Bredouilla la jeune femme en essayant de dissimuler sa gêne. Vous veniez pour quoi sinon ? Se dépêcha-t-elle de changer de sujet. 

     

     


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