Réalisant cela, la jeune fille se jeta dans les bras de ce jeune inconnu qui ne l'était plus tant que cela sans réfléchir une seule seconde. Elle avait besoin de réconfort, d'une épaule rassurante sur laquelle pleurer, évacuer sa peine et sa honte. Curtis en perdit l'équilibre et tomba en arrière, ne s'attendant pas à devoir la réceptionner dans ses bras. Ce geste le surprenait, et il ne le comprenait pas. Il était un peu perdu, mais il ne posa pas de question. Bien que gêné face à une telle situation, il invita la demoiselle à s'asseoir sur ses jambes et il la serra ensuite dans ses bras. Il resta ainsi, sans bouger, sans prononcer le moindre mot, attendant patiemment que cette nouvelle crise de larmes prenne fin.

 -Excuse moi. Finit par bredouiller Lizzie au bout de quelques minutes, remarquant leur posture étrange dont elle est à l'origine. D'habitude, je ne...

-Il n'y a pas de mal. La coupa-t-il aussitôt. Tu es encore en état de choc après ce qui vient de t'arriver, ce n'est pas grave, rassure toi. Ajouta-t-il ensuite avec un sourire rassurant.

L'adolescente s'éloigna alors de lui, qui en profita pour se relever. Il tendit une main vers elle pour l'aider à faire de même. Une main tendue qu'elle accepta sans problème, bien qu'elle se sentait encore toute tremblante. Un rien pourrait la faire tomber, et elle le sait.

-Tu rentrais chez toi je suppose, non ? Lui demanda-t-il, ce à quoi elle répondit par un simple hochement de tête. Dans ce cas, je te propose de te raccompagner chez toi. J'ai une voiture, et je ne peux pas te laisser repartir à pied, toute seule en pleine nuit, après ce qu'il vient de t'arriver. On ne sait jamais. Mais je ne te force à rien, ce n'est qu'une proposition. Je te rappelle que je ne te veux aucun mal.

Elle le regarda, incrédule car hésitante. Elle ignorait si elle devait accepter cette proposition, car ce Curtis pouvait très bien lui mentir. Cependant, son instinct lui confirmait ses paroles, et elle savait qu'il était sans doute plus sage qu'elle accepte qu'il la ramène chez elle. Elle avait suffisamment pris de risque pour les semaines à venir...

Après avoir accepté timidement soa proposition, Lizzie le suivit jusqu'à sa voiture, sagement garé sur le bord du trottoir. Elle monta à l'intérieur tandis que Curtis s'installa derrière le volant pour ensuite démarrer l'automobile. Ils ne parlaient pas, sauf lorsque la jeune fille lui indiquait quelle rue prendre pour aller jusqu'à sa maison. 

 -Tu as quel âge au fait ? Lui demanda alors Curtis, pour briser le silence qui s'installait entre eux et qu'il ne supportait pas.

-J'ai dix-sept ans. Lui répondit-elle en sortant de ses pensées. Et toi ? 

-Ah ouais, tu dois être encore au lycée je suppose. Remarqua alors le jeune homme, ce que confirma l'adolescente. Moi j'ai vingt ans. 

-Tu es étudiant en quoi ? Le questionna à son tour Lizzie.

-En art, en deuxième année. En art dramatique plus précisémment.

-Seulement en deuxième année ? Mon frère a vingt ans aussi et il est en troisième année de médecine. Réagit aussitôt Lizzie, étonnée de l'information donnée par Curtis.

-J'ai redoublé ma terminale. En haussa simplement les épaules le jeune homme tout en s'arrêtant à un feu rouge. Tu as un frère donc ?

-Deux en fait. Avoua alors l'adolescente. Mon autre frère a sept ans. Et toi ? Tu as des frères et soeurs ?

-Non, je suis fils unique. Enfin... C'est compliqué... Lui répondit-il en fronçant les sourcils tout en redémarrant la voiture, quittant peu à peu le centre de Belderas pour aller dans la périphérie, se rapprochant du bord de mer.

-Comment ça ? S'intrigua alors la brunette.

-J'ai été adopté. Lui expliqua Curtis. Mes parents n'ont pas adopté d'autres enfants mais je ne connais pas mes parents biologiques. Peut-être qu'ils ont eu d'autres enfants... Ou peut-être pas, j'en sais rien en fait.

-Tu n'as jamais cherché à les connaitre ? Tes parents biologiques... En fut étonnée l'adolescente, sachant que, généralement, les enfants adoptés cherchent à connaître leurs origines.

-Non, jamais. Ils m'ont peut-être donné la vie, mais ce ne sont pas mes parents. Lui dit-il à la grande surprise de la jeune fille qui avait bien du mal à comprendre les motivations du jeune homme. C'est ici ? Lui demanda-t-il ensuite en arrivant devant une grande maison.

-Oui c'est ici. Confirma aussitôt Lizzie, en souriant, ravie d'être enfin chez elle.

-C'est grand dis donc. Remarqua alors Curtis tout en se gardant sur le côté de la route.

-Toute ma famille s'est côtisée pour offrir cette maison à mes parents. Rien à voir avec le fait que mon père est un chanteur célèbre.

-J'ai rien insinué. En haussa les épaules Curtis, se fichant bien de comment a été financée cette maison.