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    -Ca me perturbe que tu ne dises rien. Soupira-t-il une nouvelle fois, réagissant au silence de son épouse. 

    -Je ne suis pas surprise que tu ais fait ça, en fait. Lui avoua Eileen dans un haussement d'épaules et avec un étonnant calme. Et j'espère bien que tu n'abonnes pas ! Car tu peux compter sur moi pour rester à tes côtés jusqu'au bout, et à te remonter les bretelles si tu as le malheur de baisser les bras ! Rien n'est perdu, et l'espoir est encore possible Tyler. On a vécu tellement pire, et on y a survécu... Tu peux vaincre cette maladie, et je suis certaine qu'au final, cette assurance vie ne servira à rien. 

    -J'espère que tu as raison. Tout comme j'espère pouvoir rester parmi vous pendant encore longtemps. 

    -Ne t'en fais pas, je suis certaine que tu seras toujours là pour te prendre un sacré coup de vieux à la naissance de nos petits-enfants! Assura-t-elle avec optimisme et une pointe d'humour pour pouvoir détendre un peu l'atmosphère un peu trop lourde à son goût. Tyler devait garder le moral et le sourire pour pouvoir vaincre plus facilement la maladie, et de cela, Eileen en était persuadée! Et elle comptait bien s'assurer que ce soit le cas le plus souvent possible.


     


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    Le mercredi suivant, Carson observait d'un oeil distrait son téléphone portable, sagement posé sur le comptoir. Un téléphone où il avait enregistré une adresse qu'il a trouvé sur internet.

    Il a passé ces deux derniers jours à ressasser les mots de sa soeur, la main qu'elle lui tendait. Sa proposition de rencontrer une amie à elle qui pourrait lui donner un emploi. Dans une agence matrimoniale, quelle bonne blague! Lui qui a tiré un train sur la stupidité qu'est l'amour, il avait bien évidemment sèchement refusé cette aide, en jetant rapidement un numéro de téléphone griffonné à la va-vite sur un bout de papier. 

    Quelle bonne blague... 

    Oui mais voilà, aujourd'hui, il hésitait. Il doutait. Il savait que sa soeur avait raison, qu'il n'aurait certainement pas d'autres opportunités comme celle-ci. Raison pour laquelle il a cherché l'adresse de cette fameuse agence sur internet. Mais il hésitait. Travailler là-bas serait comme renouer avec le sentiment amoureux, et il n'en était pas question. 

     



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    C'était pour cela qu'il restait là, assis sur l'un de ses tabourets, à scruter d'un oeil inquiet son smartphone. Il ne faisait rien d'autre que cela, et il ne cherchait même pas à se changer les idées. Il se contentait de peser le pour et le contre, les avantages et les inconvéniants. Son avenir en dépendait, et il savait bien qu'il ne ferait pas long feu sans un emploi. 

    Il en avait besoin, de ce travail. Même s'il gagnerait sans doute un salaire de misère, ce serait toujours mieux que rien. 

    Encore faut-il l'avoir, ce travail. Et il n'y était sûr de rien. Il doutait. Et pourquoi faire le déplacement, si c'était pour voir une porte lui claquer violemment au nez ? Surtout qu'il ne s'agissait pas d'aller n'importe où, puisque l'agence se situait à proximité d'un petit parc qu'il connaissait bien. Et pour cause, il le fréquentait souvent, avant. 




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    De vieux souvenirs qu'il le dissuadait d'aller à cette agence et de tenter sa chance. Il savait qu'en allant là-bas, ces souvenirs referaient surface et il n'aurait aucun moyen de se défendre pour tenter de les refouler. Il serait totalement vulnérable, et l'idée même lui était insupportable. Il ne pouvait se permettre d'être aussi faible en public.

    Et pourtant, il savait bien qu'il n'avait pas d'autres choix. Peu de chefs d'entreprise accepteraient de lui donner sa chance, et il en avait pleinement conscience. Il n'avait pas le choix. Il n'avait plus le choix. 

    Il soupira, puis il ferma les yeux. Il respira un grand coup, et tenta de mettre de l'ordre dans ses idées, afin de pouvoir prendre la bonne décision. Son avenir, qui s'annonçait déjà suffisamment médiocre comme cela, en dépendait. 

    Son existence toute entière en dépendait. Et il avait pleinement conscience qu'une telle opportunité ne se représenterait pas deux fois. 



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    Puis brusquement, Carson se leva et s'empara de son téléphone pour le ranger aussitôt dans sa poche. Il récupéra ses clés, et se dirigea aussitôt vers la sortie de chez lui. Il avait l'impression d'étouffer, de suffoquer. Il avait besoin de sortir prendre l'air. Il ne pouvait plus rester à l'intérieur de chez lui, ce n'était plus possible. Il fallait qu'il sorte, il en avait besoin, absolument.

    Il ignorait où il allait aller. Il n'avait pas de destination précise en tête. Il voulait simplement être dehors, à l'air libre. Et marcher. Simplement marcher. Ne rien faire d'autre que des pas pour avancer. S'aérer l'esprit, et laisser les réponses venir d'elles-même. Il n'en pouvait plus de réfléchir. Il tournait en rond, et cela l'agaçait. Il fallait que cela cesse! 




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