• 208

    208

    Il se souvenait de ces belles journées d'été qu'il passait dans son jardin, profitant pleinement des grandes vacances. Il faisait souvent le mariole pour impressionner sa petite soeur, tandis que leur mère les surveillait, sagement assise sur un banc avec son troisième enfant sur les genoux. A l'époque, il y avait encore de la pelouse autour de la maison, et non pas d'impeccables pavés blancs. Mais à l'époque déjà, leur père n'était jamais là, étant trop occupé à son travail.

    Mais peu leur importait. Cela ne les empêchait pas de profiter du soleil, de rire, de s'amuser et de se créer de merveilleux souvenirs qui allaient rester à jamais dans leur mémoire. 




    votre commentaire
  • 209

    209

    Cette époque lui semblait tellement lointaine à présent qu'il haïssait le temps d'être si vite passé. Il donnerait n'importe quoi pour revivre ces jours-là, alors qu'il n'était qu'un enfant de dix ans. Il était l'ainé de la fratrie, celui qui devait montrer l'exemple et cela lui plaisait, parce qu'à chaque fois qu'il faisait quelque chose de bien, il pouvait voir la fierté dans les yeux de sa mère. Chose qu'il n'a jamais pu voir dans ceux de son père.

    Mais lorsqu'il avait dix ans, il s'en fichait. Il avait appris à vivre en sachant qu'il ne comptait pas aux yeux de son père. Cela lui importait peu, du moment qu'il avait sa mère, sa soeur, et son frère. A l'époque, ils formaient une belle famille heureuse malgré tout. Malgré l'absence de leur père, malgré les difficultés que la vie leur avait infligé. 




    votre commentaire
  • 210

    210

    Carson ferma les yeux, et revit avec un certain plaisir ces journées d'été. Il se revoyait enchainer les roulades pour amuser sa soeur, cette dernière l'encourager joyeusement et Gary sautillant vivement sur ses genoux de leur mère, pillant qu'il voulait les rejoindre. La maison si hostère et si froide était réchauffée par des rires d'enfants et par le regard aimant d'une mère qui employaient toute son énergie dans le bonheur de ses enfants.

    Malgré tout, ils étaient heureux. Ils n'étaient pas la parfaite petite famille idéale, mais ils respiraient tous le bonheur toute la journée. Le reste leur importait peu, du moment qu'ils étaient ensemble à profiter des choses simples de la vie. 




    votre commentaire
  • 211

    211

    Il revoyait sa mère à l'époque, lorsqu'elle n'était pas encore dépressive et entièrement dépendante aux antidépresseurs. Son regard exprimait tout l'amour qu'elle portait à ses enfants et son visage ne montrait que bienveillance, force, courage et confiance. De ses yeux d'enfant, et même encore aujourd'hui, sa mère, Maeva Scott, était la plus belle de toutes les femmes. Et cela, malgré ses rides marquées et ses cernes, causées par une immence fatigue. Elle ne travaillait pas, et consacrait tout son temps à élever ses enfants sans aucune aide extérieure, pas même celle de son mari. Elle ne se plaignait jamais, et elle ne craquait pas non plus. Elle était une mère à plein temps, couvant ses enfants de tout son amour, en particulier de son petit dernier, Gary, âgé de quatre ans à l'époque. 

     

     


    1 commentaire
  • 212

    212

    -Gary... Souffla soudainement Carson, son coeur se serrant lorsqu'il songea à son petit frère.

    Un petit frère qu'il aimait tant, et qu'il aurait protégé envers et contre tout s'il avait pu. Un petit frère, si faible et si fragile car né beaucoup trop tôt, mais qui possédait une impressionante vivacité et qui, malgré ses difficultés, savait montré qu'il était heureux et qu'il aimait sa famille. 

    Des larmes coulèrent aussitôt sur ses joues. Il ne pouvait les empêcher de sortir. Repenser à son frère lui faisait toujours un mal fou, car il lui manquait atrocement. 

    212

    L'image de son frère était floue dans sa mémoire, mais jamais il ne l'oublierait. Il se souvenait de son adorable bouille qui en faisait fondre plus d'un, de ses grands yeux marrons qui découvraient avec émerveillement le monde. Il avait beau avoir des difficultés à tenir debout, à coordonner ses mouvements et à prononcer des mots, même simple, à cause d'une terrible déficience mentale, possédant également une santé fragile, il était heureux. Sa mère, son frère et sa soeur compensaient ses lacunes en le comblant d'affection. Tous voulaient l'aider à leur manière, faire en sorte qu'il ne manque de rien et qu'il vive le plus normalement possible. 

    Ce n'était pas facile tous les jours, mais Gary était et restait un petit garçon adorable et adoré. Et aujourd'hui, terriblement regretté. 

    Il avait seulement quatre ans, et il avait quitté leur vie beaucoup trop tôt.


     


    1 commentaire