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    Il n'a pas fallu beaucoup de temps à Carson pour être prêt à recevoir sa soeur. Il l'a attendu pendant dix bonnes minutes avant de la voir arriver chez lui d'un pas pressé. Ils ont rapidement déjeuné ensemble, avant d'aller sur la tombe de leur mère, décédée suite à une overdose de médicaments. Un drame qui a secoué toute la famille qui ne pensait pas que leurs problèmes allait avoir un tel dénouement tragique. 

     -Je me demande ce que Papa peut bien te vouloir. Songea tout haut Rosalie, au volant de sa voiture, alors qu'elle partait en direction de chez leur père en compagnie de son frère aîné.

     -Rien de bon si tu veux mon avis. Marmonna d'agacement Carson, loin d'être ravi de rendre visite à son paternel. Il a du trouver un nouveau moyen de me pourrir la vie.

      


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    -Arrête ! Papa a toujours été là pour t'aider ! Le contredit-elle aussitôt. Sans lui et l'aide financière qu'il t'apporte, tu serais à la rue aujourd'hui, sans un sou en poche. Si tu parviens à vivre plus que convenablement, sans même travailler, c'est grâce à lui ! Et ça, tu ne peux pas le nier !

    -Il ne m'aide pas par bonté d'âme Rosa... Soupira Carson, souvent lasse de la naïveté de sa soeur et sa confiance aveugle envers leur père. Il m'aide car il se sent obliger de le faire depuis la mort de Maman. Si elle était morte à un autre moment, je ne suis pas certain que je serais dans la même situation aujourd'hui.

    -Il t'aide parce qu'il t'aime, Carson ! Tu es son fils ! S'exclama vivement la brunette. Comment tu ne peux pas le voir Carson ! Je ne comprends pas...

    -Je suis simplement réaliste Rosa. Tu l'idéalises trop. Tu ne vois pas à quel point c'est un infect individu vu qu'il t'a dans son estime, toi, qui est devenue une brillante journaliste !

    -Arrête avec tes bêtises ! Tu racontes n'importe quoi ! S'agaça la jeune femme dans un soupir. On est arrivé. Annonça-t-elle ensuite, où Carson se contenta de répondre par un simple haussement d'épaules. 

      

     


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    La jeune femme ne tarda donc pas à se garer en face de la grande maison au mur beige, maison dans laquelle elle et son frère ont grandi. Une grande maison que beaucoup de leurs amis d'enfance observaient avec curiosité et envie, car eux n'ayant pas la chance d'avoir un père à la tête d'une immense forturne.

    Carson resta quelques secondes de plus que sa soeur dans la voiture, observant la bâtisse avec lassitude. Contrairement à ses camarades, lui, n'a jamais aimé cette maison. Trop tape-à-l'oeil à son goût, et qui entrainait l'apparition de bien fourbes prétendus amis qui ne voulaient que profiter de ses avantages.

    -Carson, tu viens ? L'appela Rosalie, alors qu'il était perdu dans ses pensées et ses souvenirs d'enfance. Il haussa une nouvelle fois les épaules et se décida enfin à sortir de la voiture.

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    Ce fut d'un pas nonchalent qu'il se dirigea vers l'entrée de cette maison tant détestée avec sa soeur. En passant la porte d'entrée grâce au double des clés de Rosalie, il réalisa que cela faisait un moment qu'il n'avait plus mis les pieds dans cette immense demeure.

    Depuis la mort de sa mère en fait, survenue quatre ans plus tôt. Cette disparition a entrainé la fuite du jeune homme de cet endroit, car il n'y voyait plus l'intérêt de revenir, son père n'étant pas une raison suffisante pour se déplacer.

    -Tiens, il a investi dans des plantes pour changer du décor austère, figé, sans intérêt. Remarqua-t-il en entrant dans la maison, accueilli par de grands tapis, et de riches vases fièrement exposées entourés de plantes diverses.

    Il observa rapidement le reste de la pièce, et vit que le reste n'avait pas beaucoup changé. Il y avait toujours la bibliothèque ouverte sur la pièce principale, montrant les multiples ouvrages dans des langues différentes, la cuisine ouverte et design et une partie salon avec un gigantesque home cinéma.

    -Il doit être dans sa chambre. Se contenta de lui répondre Rosalie, préférant ignorer les remarques de son frère, tout en se dirigeant d'un pas rapide vers les escaliers.

      


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    Plus il avançait vers la chambre de son père, plus Carson était anxieux et trainait des pieds. Le jeune homme a toujours évité au maximum de voir son père, ne voyant qu'une ou deux fois dans l'année, trois fois au maximum. Il était de même pour les conversations téléphoniques, où Carson a fini par filtrer ses appels.

    Il ne détestait pas son père. Mais il ne l'aimait pas spécialement non plus. Il était son géniteur, l'homme qui l'a élevé, mais cela s'arrêtait là. Il n'était pas son modèle à suivre, ni quoique ce soit d'autre. Cela a toujours été ainsi, et cela s'est accentué durant les dernières années.

    Sa soeur entra la première dans la chambre du vieil homme. Ils le découvrirent debout devant sa fenêtre, bras croisés, scrutant le paysage d'un air fatigué.

    -Papa ! Qu'est-ce que tu fais debout ?! Tu devrais rester allongé dans ton état ! S'exclama-t-elle vivement, exaspérée de le voir négliger sa santé de cette manière.

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    -Ma fille, sache que je suis suffisamment grand pour faire ce que je veux, quand je veux. Répliqua-t-il sans bouger d'un pouce, continuant à regarder l'extérieur par la fenêtre sans vouloir faire face à ses enfants.

    -L'infirmière n'est pas là ? L'interrogea alors Rosalie, en regardant autour d'elle alors que son frère restait silencieux, ne souhaitant pas engagé une quelconque conversation avec son père.

    -Tu vois bien que non. Elle a d'autres choses à faire qu'à s'occuper d'un vieillard comme moi. Lui répondit-il sur un ton sévère. Et puis, vous n'êtes pas venus pour parler de banalités pareilles. Ajouta-t-il sèchement.

    -Elle cherche juste à prendre de tes nouvelles. Tu devrais t'estimer heureux que quelqu'un s'intéresse encore à toi. Ne put s'empêcher d'intervenir Carson, appréciant très peu le ton qu'il employait envers la jeune femme qui ne lui a pourtant rien fait de mal.

      


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    -Carson... Il ne me semblait pas t'avoir aussi mal élevé, même pas fichu de dire bonjour à son propre père. Rétorqua avec aigreur le vieillard tout en se retournant vers son fils aîné. Et c'est gentil de défendre ta soeur, mais Rosalie est suffisamment grande pour se défendre toute seule. Elle est capable de parler, que je sache.

    -Dire bonjour c'est ce souhaiter une bonne journée, Papa. Lui signala le jeune homme, n'écoutant que d'une oreille les propos de son père. Et tu m'as aussi appris à ne pas mentir.

    -Tu n'as décidément pas changé Carson. Soupira alors son paternel. Moi qui espérais que tu te sois enfin décidé à grandir et à devenir un homme, suffisamment du moins pour respecter un minimum ton père.

    -Pour toi, il faudrait que je sois ton gentil petit toutou qui fait tout ce que tu ordonnes. Ce qui n'arrivera jamais. Tu devrais être content, je suis venu.

    -Carson, arrête de le chercher. Murmura sa soeur, un peu gênée par l'attitude de son frère.

      


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