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    -Mais oui ! Tu es parfaite ! Lui assura pour la énième fois Katryn, amusée du stress de sa petite soeur. Il va tomber dans les pommes en te voyant ton Curtis ! 

    -Tu exagères ! Soupira alors Ophélie. La robe n'est pas trop courte ? Et les bretelles... Je risque d'avoir froid ! 

    -Je doute qu'il t'emmène te promener dehors. Il va faire dans le classique comme tous les hommes : resto et ciné ! Donc ça devrait aller. Au pire, il se fera une joie de te réchauffer ! La taquinait aussitôt sa soeur aînée en se retenant de rire. 

    -Heiiiiiiin ?! Réagit la demoiselle, devenant cramoisie face à l'allusion, qui fit éclater de rire Katryn. Les réactions exagérées de sa soeur l'amuseront toujours autant ! 

    Puis, soudain, le téléphone portable de la jeune fille vibra sur la table de chevet. Ophélie s'en empara aussitôt, et elle paniqua dès le moment où elle a lu le message. 

    -Il est là !

    -Bah, descends ! Ne le fais pas attendre ! Mais va pas trop vite, qu'il ne se croit pas indispensable non plus ! Lui répondit Katryn pour ensuite la prendre par le bras et la forcer à sortir de la chambre. La connaissant, elle serait capable de s'enfermer dedans pour ne pas être obligée d'en sortir et d'avoir une excuse pour échapper à son rendez-vous qui la rendait tellement nerveuse!   

     

     


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    Entrainée, ou plutôt poussée, par Katryn, Ophélie sortit dehors après avoir souhaité à sa soeur de passer une bonne soirée. En ouvrant la porte, elle vit Curtis à côté de sa voiture qui l'attendait sagement et tout sourire. Sourire qui s'élargit en la voyant, son regard la parcourant avec admiration. Elle s'approcha timidement de lui, et le jeune homme la prit par la taille pour lui déposer un tendre baiser sur la joue. 

    -Tu es magnifique. Lui souffla-t-il au creux de l'oreille, ce qui fit rougir davantage la jeune fille qui ne sut pas quoi répondre. 

    Il s'éloigna pour lui ouvrir la portière afin qu'elle puisse s'installer dans la voiture, chose qu'elle fit sans attendre. 

    Pendant ce temps là, en véritable espionne, Katryn se tenait derrière la porte d'entrée, scrutant le jeune couple par les vitres de la porte. Sa saleté de soeur n'avait pas voulu lui montrer une photo de son Curtis, et Katryn était bien décidée à mettre une tête sur le nom du nouveau petit ami de sa soeur. 

    -Tu n'as pas l'impression d'en faire trop ? Lui demanda alors Jared, qui travaillait tranquillement sur son ordinateur, faisant des recherches pour une future intervention. Tu le verras bien assez tôt son copain. 

    -Du tout ! Hors de question que j'attende qu'elle se décide à me le présenter pour savoir sa tête ! Je veux savoir à quoi ressemble le type qui arrive à faire tourner la tête de ma soeur au point qu'elle oublie beaucoup de choses !

    -Et alors ? Il est comment ce jeune homme ? 

    -Il semble grand, il est brun ! Il a l'air mignon... Ophélie a bon goût ! 

    -Si tu pouvais éviter de devenir une cougar, cela m'arrangerait. Plaisanta alors son mari. 

    -Pfff ! A cet âge là, les mecs sont encore dans l'âge bête ! Je préfère mon homme avec toute sa maturité si cela peut te rassurer ! Répliqua-t-elle en allant l'embrasser avec tendresse, pour ensuite se diriger vers la cuisine pour préparer le diner. 

     

     


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    -Katryn- 

    J'étais pensive durant le diner. Mon esprit était ailleurs, bien loin de mon quotidien actuel. Et pour cause, je pensais à ma mère. Ce sera bientôt l'anniversaire de sa mort. Je suis toujours nostalgique en cette période là. Une fois le repas terminé, je suis allée prendre un album photo pour me plonger dans mes souvenirs. J'en ai récupéré quelques uns quand je suis partie à mes 18 ans, ceux qui me revenaient de droit, et Ophélie a ramené les autres pour ne rien laisser à son père. Même si ces photos me rendent triste, j'aime bien les regarder. Elles sont les vestiges de merveilleux moments de bonheur et personne ne pourra toucher à ces trésors là. 

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    Ophélie et moi étions les trésors de Maman, d'ailleurs. Elle nous aimait autant toutes les deux, malgré que j'étais la fille de son grand amour et pas Ophélie. Elle ne faisait aucune distinction, et elle a joué un rôle important dans le fait que je considère Ophélie comme ma soeur, et non comme ma demi-soeur. Elle aurait tout donné pour nous. Absolument tout. Et dans un sens, c'est ce qu'elle a fait. 

    Je souris en regardant les photos. Sur l'une d'elles, Maman donne la main à Ophélie pour l'aider à marcher. Ophélie avait quatre ans sur cette photo, je crois. A l'époque, elle était un peu fénéante, elle refusait de marcher si Maman ne lui tenait pas la main. C'était le dernier été que l'on a passé ensemble. Ce jour-là était une merveilleuse journée, où Karl n'était pas là, pour une fois. 

     

     


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    Karl... Je grimace en pensant à lui, et je me reconcentre sur les photos qui sont en face de moi. Nos meilleurs journées en famille étaient quand nous étions toutes les trois. Le père d'Ophélie était trop sérieux, et n'appréciait peu les simples moments de joie et de bonheur. Du coup, après la mort de Maman, les journées étaient loin d'être joyeuses à la maison. Maman partie, c'était comme si tout rayon de soleil avait disparu de nos vies. Je regrette qu'Ophélie ait grandi dans ce monde là, et qu'elle ait si peu connue Maman. 

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    Ophélie a très peu de souvenirs d'elle. Elle avait seulement quatre ans, elle n'a pas pu créer autant de souvenirs avec elle que moi, qui avait quatorze ans quand Maman est décédée. Pendant quatre ans, j'ai passé mon temps à lui parler d'elle, à partager mes souvenirs avec elle. Le soir, ce n'était pas des contes de fées que je lui lisais, mais je lui racontais l'histoire de Maman. Je lui parlais de sa vie en France, Maman étant une française venue étudiée aux Etats-Unis à la base, de sa rencontre avec mon père qui l'a décidé à rester définitivement aux Etats-Unis, de sa vie avec lui, de notre vie à tous les trois, puis la vie à toutes les deux, puis quand elle a rencontré Karl. Ophélie m'écoutait avec attention, et aujourd'hui encore, elle adore quand je lui parle de Maman. 

    Je tombe sur une photo de nous trois, une des rares. Si mes souvenirs sont bons, c'était une amie de Maman qui avait prise la photo. Ophélie ne tenait absolument pas en place. Et moi, je n'aimais pas trop les photos, mais je faisais tout de même des efforts. Si j'avais su, j'aurais pris davantage la pose, et aurait accepté d'être prise plus souventen photo... Si seulement j'avais su... 

     

     


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    Quand je tourne la page, je me fige aussitôt. Une photo n'est pas attachée dans l'album, mais y est tout de même présente. Elle ne devrait pas y être normalement, mais je me souviens que je l'y avais mise moi-même, histoire de montrer qu'à cette période nos vies, cette photo y avait quand même sa place. Je fixe cette photo, une que j'adore et dont je me séparerais pour rien au monde. 

    Une photo de mon père. 

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    Il est tout seul dessus, et pour cause, Maman aimait prendre les gens en photo à l'improviste. Et comme elle était folle amoureuse de mon père, elle aimait par dessus tout le prendre en photo quand il s'y attendait le moins. Je me souviens plus à quelle occasion cette photo a été prise, j'étais trop jeune, et j'ai peu de souvenirs de mon père. Je me souviens juste qu'il nous aimait énormément, Maman et moi. Il aurait tout donné pour nous, et malgré son travail prenant -il était un brillant avocat dont beaucoup de gens voulaient obtenir les services et les grands cabinets se tapaient dessus pour tenter de l'attirer chez eux-, il nous faisait passer toujours au premier plan. Pour rien au monde il aurait fait passer son travail avant sa famille. Il était bricoleur aussi, et il adorait me fabriquer tout un tas de choses que je n'ai, malheureusement, pas pu conserver. Lui et Maman se sont rencontrés à la fac, et mon père aidait Maman à prendre ses marques, vu qu'elle venait d'arriver aux Etats-Unis et qu'elle n'avait plus aucun repère. Mon père était son grand amour, et je sais que Maman n'a jamais aimé Karl comme elle aimait Papa. Cela m'a toujours plu de savoir ça. Pour moi, c'était le signe mon père était meilleur que lui. J'aurais aimé qu'il me voit grandir, qu'il reste avec nous encore pendant des années. La vie aurait été tellement différente si cela avait été le cas. Malheureusement, il a été emporté par un cancer du pancréas quand j'avais six ans, faisant ainsi disparaitre tous les beaux projets que lui et Maman avaient en tête. 

    -Kat', est-ce que ça va ? 

     

     


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