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    Il ne put empêcher les larmes de couler. Il se souvenait parfaitement de tous ces rêves et espoirs. Il se souvenait de la construction des bases en apparence solide de leur future vie. Il se souvenait de tout, en fait. 

    Et cela lui faisait mal de constater leur destruction. Une douleur terrible qui se transformait en véritable souffrance. Il espérait au début qu'elle finirait par s'estomper avec le temps. C'était ce que tout le monde lui disait.

    Foutaise. Mensonge. Encore ! Rien ne changeait et tout perdurait. Le bonheur était éphémère et la souffrance vraisemblablement éternelle.

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    Il se souvint de sa réponse. Il lui avait répondu évidemment, avec tout l'amour qu'il pouvait offrir. Il avait tant de rêves et d'espoirs. Il pensait sincèrement qu'Eleonore était la bonne. La femme de sa vie ! La seule et l'unique ! 

    Mais comme toutes ses certitudes, celle-ci était partie en fumée. 

    "-Je nous vois entrain de nous chamailler comme les deux petits vieux que nous serons, entouré de nos enfants et de nos petits-enfants. Je nous vois parents de cinq enfants ! Deux filles et trois garçons, dont un qui s'appellera Gary. Pour les autres, je te laisserai le plaisir de choisir leur prénom. Ce qui te fait plaisir me rend heureux, mon coeur."

     

     


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    Soudain, il pensa à sa soeur. Il pensa à son travail à l'agence. Il pensa aux efforts de Rosalie pour lui obtenir ce travail. 

    Et là, il se traita d'imbécile. 

    Eleonore était partie, mais il n'était pas seul. Sa soeur était là, bien présente, luttant sans cesse pour garder sa tête hors de l'eau et l'empêcher de se noyer. Au début, il ne comprenait pas cette lutte acharnée qu'elle faisait. Aujourd'hui, alors que le soleil était entrain de se coucher, il comprit sa démarche. 

    Elle voulait l'aider à construire d'autres bases, pour une autre vie. Elle souhaitait qu'il ait une vie normale, comme tout le monde. Elle refusait qu'il ne soit qu'un résidu de la société, abandonné de tous. C'était pour cela qu'elle se battait. Pour continuer à être fière de son frère aîné. 

    Et Carson réalisa qu'elle avait raison. Il fallait qu'il avance et qu'il oublie. Il fallait qu'il sorte de cette maison gorgé de souvenirs, et s'occupe l'esprit. Il fallait qu'il parvienne à se changer les idées, à ne plus penser à Eleonore.

    Mais il ne se berçait pas d'illusions. Il n'en créera plus. Il savait parfaitement qu'il ne sera jamais heureux. Mais pour Rosalie, il fallait qu'il fasse au moins semblant.

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    Il devait se construire une nouvelle vie. Sans Eleonore. Sans espoir de bonheur.

    Et il savait comment faire. Il n'avait pas le moindre doute. 

    Il se devait d'au moins essayer.

    "-Et mon bisou ? Tu as oublié mon bisou ! 

    -Imbécile ! Comment peux-tu imaginer que je pourrai oublier ? Je t'aime !" 

     

     


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    Le lendemain, après une longue journée de cours plutôt pénible, Alaric eut le plaisir de pouvoir enfin rentrer chez lui. Il avait certes beaucoup de devoirs, mais peu lui importait. Mettre les pieds chez lui était synonyme de faire une véritable pause et de souffler un peu avant de reprendre le travail. 

    Mais les choses ne se sont pas passées ainsi. Lorsqu'il ouvrit la porte d'entrée, il fut acceuilli par son père, cadre dynamique qui élevait son fils seul depuis le décès de sa mère durant l'enfance de leur fils unique, qui lui annonça qu'il avait de la visite. Intrigué, l'adolescent s'est donc dépêché de se rendre dans sa chambre où il eut la surprise de découvrir l'identité de son invitée surprise. 

    -Emma ?! S'exclama-t-il avec étonnement et embarras. Depuis l'agression de son amie, il a essayé de se montrer présent, mais ne savait absolument pas comment agir vis à vis d'elle. Il n'était pas à l'aise, et ignorait s'il devait parler franchement à Emma sur son agression ou s'il devait simplement faire comme si de rien n'était. Sa posture n'était pas favorable à la facilité. -Ca fait longtemps dis donc ! Comment vas-tu ? 

     

     


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    -Ca pourrait aller mieux. Répondit simplement la jeune fille, sans aucune sympathie cependant. Emma affichait une mine sérieuse, voie sévère. Elle n'était certainement pas là pour plaisanter, et l'adolescente joyeuse et pleine de vie était bien loin désormais. Alaric en prit pleinement conscience à ce moment là, et cela lui fit mal au coeur de constater cela. 

    -Je... Oui... Je me doute. Bredouilla le jeune homme, ne sachant pas où se mettre. Que devait-il dire ? Que devait-il faire ? Deux questions pourtant simples, mais auxquelles il n'avait pas la réponse. Je... Je suis content de te voir. 

    -Au risque de te décevoir, je suis ici par ... simple justice on va dire, mais certainement pas par plaisir. Cingla-t-elle aussitôt, jetant n regard noir à son ami qui surprit ce dernier qui ne s'attendait pas à une telle froideur de sa part.

     

      


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    -Par simple ... jus... justice ? Répéta bêtement Alaric, ne comprenant absolument pas où Emma voulait en venir. Il était de plus en plus mal à l'aise, et ne saisissait pas ce qui était entrain de se passer. Cela lui semblait étrange, voire irréel. Emma ne pouvait pas lui parler ainsi, de cette manière, cela n'avait aucun sens à ses yeux. Avec Lizzie, ils avaient toujours formé un trio inébranlable que rien ne pouvait séparer. Au nom de cela, il ne pouvait pas admettre que son amie puisse agir ainsi, comme si elle le haïssait, comme si elle n'avait plus rien à faire avec lui, avec eux. Cela lui paraissait trop invraisemblable pour être plausible. 

    -Tu as essayé d'être là pour moi, même si tu as été maladroit... Trop maladroit soidisant passant. Bref. Pour cela, je me devais de venir. J'aurais été injuste sinon, et je ne veux pas être injuste. S'expliqua alors Emma, tout en conservant la même froideur, la même dureté dans la voix.  

     

     


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