• 553

    -J’ai pas réussi à le joindre hier. Soupira la jeune femme en réponse. Mais il devait être certainement trop occupé dans sa mission humanitaire pour pouvoir répondre, j’imagine. Heureusement que j’ai mes cachets qui m’aident à dormir sinon je ne sais pas comment je ferais.   

    -C’est certainement ça Kat’, il te rappellera dès qu’il pourra. Assura Rosalie en affichant une moue compatissante. Mais en se tournant vers Ryan et en découvrant sa mine dubitative, elle lui donna aussitôt un coup de pied discrètement sous la table, accompagné d’un regard qui en disait long. 

    « Ose faire un commentaire désobligeant, et tu auras à faire à moi ! » 

    Mais Ryan resta parfaitement impassible et se retint de faire une réflexion qui ne ferait que blessée la jeune femme. Il avait du mal à comprendre comment un époux ne pouvait pas prendre quelques minutes pour appeler sa femme le jour de la St Valentin, mais après tout, leur couple ne le regardait pas, Rosalie avait probablement raison de l’inciter à se taire. 

     

     

     


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  • 554

    -Et sinon, pour en revenir à vous, quand est-ce que vous en avez parlé à Carson de votre relation ? Demanda Katryn plus par curiosité que par intérêt, rien dans l’attitude de son employé ne pouvant laisser transparaitre qu’il y ait eu un gros changement dans sa vie récemment. 

    -Pas encore. Soupira Rosalie, fatiguée de devoir cacher la vérité à son frère. Elle aimerait tant pouvoir lui en parler. 

    -Ce n’est pas le moment. Renchérit Ryan, plutôt mal à l’aise. S’il y avait bien un sujet de conversation qu’il n’appréciait que très peu, c’était bien celui-là. Je sais bien qu’il faudra bien en parler un jour, mais pas pour l’instant. Quand Carson sera de bonne humeur. Conclut-il au moment où le téléphone portable de Katryn se mit à sonner. Cette dernière le sortit de son sac, reconnu le numéro de son époux et s’éloigna de quelques mètres en s’excusant. 

    -Sauvé par le gong. Marmonna Rosalie avant de se replonger dans la contemplation dans sa tasse de chocolat chaud. 

     

     

     


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  • 555

    -Oui allô ? Décrocha Katryn en essayant d’employer un ton plutôt détaché. Elle voulait montrer à son ingrat de mari qu’elle était déçue qu’il l’ait oublié la veille. 

    -Kat’, je suis désolé, je sais que j’ai oublié de t’appeler hier pour la St Valentin. S’exclama aussitôt Jared de manière précipité. C’est tellement la folie ici que je n’ai plus aucune notion du temps !

    -Ce n’est pas une excuse. Marmonna la jeune femme, vexée de passer encore une fois après son travail. Moi aussi j’ai du boulot je te signale, et cela ne m’a pas empêchée de saturer ta messagerie pour essayer de te joindre. 

    -Je sais bien, mais tu n’imagines pas la misère que c’est ici, et il n’y a pas toujours du réseau en plus. Je suis vraiment, vraiment désolé ! Je t’aime tu sais. 

    -Non je sais pas, il y a des moments où je me pose la question ! Quand je vois comment le petit ami d’Ophélie est adorable avec elle, il ne fait aucun doute qu’il est complètement fou d’elle. Toi, cela fait bien longtemps que tu n’es plus comme ça avec moi…  

    -Je t’assure que tu es toute ma vie Kat’, je te le promets. Je t’aime, et je suis désolé de te laisser de côté comme ça… 

    -Je m’en fous de tes excuses ! C’est quand que tu rentres à la maison ? Demanda-t-elle agacée, n’ayant aucunement envie de mettre de l’eau dans son vin. Elle en avait assez d’être mise sans arrêt de côté. Elle avait besoin de lui, de son époux, de son amour, de sa présence et non d’un fantôme vivant à l’autre bout du monde. 

    -Je… Je ne sais pas encore ma chérie. J’essaie de faire au plus vite mon cœur, je te le promets. 

    -Tu parles. En fait, tu t’en fous de moi c’est ça ? J’ai besoin de toi ! Tu es mon mari ! Tu es censé être là pour moi mais on dirait que tu m’évites ! 

    -Mais non qu’est-ce que tu vas t’imaginer. Je vais tout mon possible pour rentrer au plus vite, d’accord ? 

    -Tu sais quoi Jared ? J’ai du mal à te croire. Je suis certaine que demain tu auras inventé une nouvelle excuse pour rester là-bas. 

    -Kat’… 

     

     


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  • 556

    Au même moment, Carson avait décidé de sortir prendre l’air. Il était resté enfermé chez lui toute la matinée, profitant qu’Andie soit en déplacement toute la journée pour une affaire pour enfin passer une journée tranquille, mais il s’ennuyait comme un rat mort. Il ne faisait ressasser le passé, broyer du noir, l’étouffant petit à petit dans la monotonie de son existence.  Il soupira. Au fil du temps, il avait appris à détester les week-ends qui lui laissait trop de temps à penser, à réfléchir, à s’interroger sur son passé et son avenir qui ne lui annonçait rien de beau. Il repensait à sa famille, à Eleonore, à ses rêves brisés, à la triste vie qu’il menait. Etonnamment, il avait fini par apprécier son travail à l’agence, juste pour le simple fait que cela lui permettait de penser à autre chose. Quand il travaillait, il ne pensait qu’au travail, et laissait sa vie de côté pendant toute la journée. Mettre sa vie entre parenthèses de cette manière lui faisait plus de bien qu’il ne l’aurait pensé. Mais malheureusement, la réalité revenait toujours le frapper de plein fouet, ne lui permettant pas de s’enfuir de ses griffes.

     

     


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  • 557

    En sortant de chez lui, il décida d’appeler sa sœur, pour savoir ce qu’elle faisait. Peut-être qu’elle accepterait de passer un peu de temps avec lui. Elle aimait toujours être présente pour lui. Il était certain qu’elle voudrait le voir. Cependant, il ne réussit qu’à tomber sur sa messagerie. Il soupira une nouvelle fois. C’était partie pour une nouvelle balade en solitaire dans les rues de Belderas. 

    Il se dirigea vers le centre de la ville, souhaitant arpenter les rues commerçantes pour pouvoir observer les autres déambuler dans l’espace. Il était certain d’y voir du monde par une si belle journée. Une aussi douce journée était exceptionnelle, et il n’était pas étonnant de voir les gens en profiter pour mettre le nez dehors en plein hiver. Le monde entier lui paraissait tellement insouciant, tellement simple, tellement paisible. Ils avaient tous leur petite vie tranquille, leur chemin pré déterminé pour visiter les différents magasins, leur café préféré, leur routine. C’était à croire que ces personnes n’avaient aucun problème, aucun souci, qu’ils menaient une vie parfaite. Comme si leur existence était un ciel parfaitement bleu, sans aucun nuage pour obscurcir la lumière du soleil.  Dans ces rues, Carson se sentit profondément seul. Son désarroi permanent contre lequel il ne cessait de lutter s’était profondément ancré en lui, et le fit se rendre compte qu’il était complètement différent des autres. Les gens normaux vivaient sous un soleil quand lui vivait sous un nuage noir qui ne voulait pas se dissiper. 

     

     

     


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