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    Ce fut donc sans la moindre hésitation que Carson alla à la rencontre de Katryn, trop intrigué sur sa présence pour songer à l'ignorer et poursuivre sa route comme si de rien n'était. Bien qu'il ne souhaitait absolument pas faire ami-ami avec sa supérieure, qui l'agaçait bien souvent avec ses exigences surdimensionnées pour une simple agence matrimoniale, il ne pouvait décidément pas rester insensible face à son désarroi apparent. Surtout en sachant ce qu'elle était entrain de vivre actuellement. 

    -Katryn, que faites-vous ici ? L'interrogea-t-il alors. 

    -C'est plutôt à moi de vous poser la question... Soupira simplement en réponse la jeune femme.

    -Je n'aime pas partir en laissant un travail non-terminé, c'est tout. Répondit-il simplement dans un haussement d'épaules. Je rentre chez moi que lorsque j'ai fini ce que j'ai commencé. 

    -Je... Il me faudra un rapport de vos heures supplémentaires dans ce cas... Marmonna Katryn, sans grande conviction mais souhaitant tout de même rémunérer les heures supplémentaires de son employé. Si elle avait ouvert son agence, ce n'était certainement pas pour exploiter son personnel. 

    -Katryn, qu'est-ce qui ne va pas ? Ne se laissa pas berner Carson, sincèrement inquiet. Il avait remarqué qu'elle faisait attention à son image pour conserver une certaine autorité, et qu'elle soit aussi désarmée devant lui le perturbait. Face à son insistance, Katryn ne sut pas quoi répondre. Elle ignorait si elle devait se confier, ou si, au contraire, elle devait le remettre à sa place. Elle était perdue, et terriblement seule, et son état ne lui permettait clairement pas de réfléchir à une solution. -Venez, je vais vous faire du café et vous me direz, ou non, ce qui ne va pas. Proposa finalement Carson face à son mutisme tout en désignant l'agence derrière lui. La jeune femme accepta timidement, et tout deux allèrent à l'intérieur des locaux.  


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    Le trajet jusqu'au bureau de Carson se fit dans le silence. Lui ne savait pas spécialement quoi dire à sa patronne qui l'inquiétait beaucoup, et elle se sentait terriblement gênée et perdue face à lui. Son époux était parti à des milliers de kilomètres alors qu'il était censé être là pour elle, et son employé qu'elle connaissait à peine se montrait incroyablement attentionné vis-à-vis d'elle. Un paradoxe qui eut vite fait de l'atteindre profondément, si bien qu'elle craqua subitement à peine eut-elle franchi la porte des bureaux. Incapable de supporter le poids de la douleur, elle tomba à genoux sur le sol, pleurant à chaudes larmes sans parvenir à se retenir pour continuer à faire bonne figure. 

    Carson, qui s'apprêtait à faire le tour du comptoir pour préparer du café, fit aussitôt demi-tour lorsqu'il a entendu Katryn tomber. Il fut surpris de la voir dans un tel état, ce qui lui serra le cœur. Néanmoins, il se trouva terriblement embarrassée, ne sachant pas quoi faire devant une telle situation. Il se sentait bête, et resta figé sur place l'espace de quelques secondes à regarder Katryn pleurer au sol, avant de se décider à enfin agir. 


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    Il s'approcha d'elle puis s'agenouilla pour être à sa hauteur. Elle remarqua à peine sa présence, se rempliant sur elle-même, terriblement blessée de l'attitude de Jared, terriblement dégoûtée d'elle-même. Elle détestait Jared d'être parti, elle se détestait d'être incapable de donner vie à un enfant. Elle insultait Jared, elle s'insultait, oubliant Carson qui eut du mal à saisir la situation. Il soupira, puis décida de la couper dans son monologue qui commençait à perdre de cohérence. 

    -Katryn, ça va aller. Vous n'êtes pas toute seule, vous allez surmonter ça. Tout va s'arranger vous verrez. Lui assura-t-il calmement, se sentant encore plus bête de débiter de telles phrases bateaux  et sans âme que n'importe qui pouvait prononcer.  


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    -Je sais que c'est dur une fausse-couche, je sais ce que c'est que d'avoir ses rêves brisés du jour au lendemain... Mais vous allez surmonté ça. Vous êtes une femme forte, suffisamment forte pour aller de l'avant. Poursuivit-il tout en posant une main sur son épaule pour lui montrer son soutien, ce qui toucha profondément la jeune femme qui ne parvenait pas à se calmer. Vous êtes forte, mais si vous avez besoin de craquer un bon coup avant d'avancer, allez-y. Ce n'est pas grave, c'est normal. Si vous avez besoin de parler, d'une oreille compréhensive, et bien... Je veux bien vous aider. Dit-il ensuite avant de se taire, ne sachant pas quoi dire d'autre. Il était un peu gêné d'être dans une telle situation, mais il ne pouvait pas faire autrement. Katryn avait nettement besoin d'aide, et, avec ses expériences passées, il ne pouvait pas concevoir de ne pas être un soutien pour elle.

    Ses mots touchèrent davantage la jeune femme inconsolable, qui subitement, se jeta dans les bras du jeune homme qui se raidit. Le pauvre ne savait pas quoi faire, n'ayant pas imaginer une seule seconde qu'elle agirait ainsi étant donné sa fierté. Néanmoins, il fit l'effort de se détendre et de la serrer conte lui, attendant patiemment qu'elle finisse par se calmer, doucement, tranquillement, à son rythme. Elle avait besoin de pleurer. Elle avait besoin d'évacuer. Et elle avait surtout besoin d'une épaule pour la soutenir dans cette épreuve, afin qu'elle puisse baisser les bras sans pour autant s'effondrer complètement. 


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    Quelques minutes plus tard, honteuse de s'être ainsi comportée envers son employé, Katryn s'éloigna doucement de lui pour aller s'asseoir dans un coin de la pièce pour reprendre ses esprits. Elle-même ne comprenait pas pourquoi elle avait agi ainsi, et elle était très embarrassée de s'être jetée dans ses bras. Mis à part avec Océane, elle souhaitait conserver une certaine distance entre elle et ses employés, et elle avait bien failli à sa tâche ce soir. 

    Carson, quant à lui, ne prononça pas le moindre mot. Il s'agit sur le sol, à côté de la fontaine. Il se tourna pour s'emparer d'un gobelet pour le remplir ensuite d'eau, avant de le tendre simplement à Katryn, qui l'accepta avec un timide sourire. 

    -Je suis désolée de... D'avoir agi ainsi... De craquer devant vous... De me jeter dans vos bras... Ce n'est pas très professionnel. Je suis désolée. Bredouilla la jeune femme, perturbée et gênée tout en scrutant le plafond pour ne pas croiser le regard de Carson. 

    -Ca ne fait rien. Vous aviez besoin de craquer, et vous aviez besoin de quelqu'un pour vous soutenir. Et personnellement, étant donné que le boulot est fini depuis longtemps, je m'en contrefous que ce ne soit pas professionnel. Répliqua-t-il en levant les yeux au ciel devant un tel professionnalisme. A croire qu'elle conservait son rôle de directrice d'agence 24 heures sur 24. Mais, si je peux me permettre, que faites-vous ici ? Pourquoi ne pas être aux côtés de votre mari si vous avez besoin de quelqu'un ? Ou de votre soeur ? 


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