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    -Qu'est-ce qu'il y a ma chérie ? L'incita à poursuivre sa mère, tout en se tournant vers sa fille qui restait plantée à quelques mètres de ses parents. Lizzie n'osait pas les regarder, observer cette scène qui l'attristait énormément. Elle aimerait tellement pouvoir changer les choses, faire disparaitre comme par magie la maladie de son père, et faire en sorte que tout redevienne comme avant. Malheureusement, du haut de ses dix-sept ans, elle ne pouvait pas faire grand chose. Du moins, pas toute seule.

    -Je veux passer les tests. Avoua-t-elle timidement, mais avec tout de même une pointe d'assurance dans le ton de sa voix. Je veux passer les tests pour savoir si je suis compatible avec papa. Mon corps est adulte alors...

      


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    -C'est hors de question !! Réagit brusquement Tyler, refusant catégoriquement le souhait de sa fille, ne voulant pas l'imaginer subir une lourde opération qui pourrait la mettre en danger. L'idée même le mettait hors de lui. C'était son rôle à lui de protéger sa fille, et non l'inverse.

    -Mais papa !!! Tenta de protester Lizzie, les larmes lui montant aux yeux, dépitée et terriblement déçue de se voir refuser l'autorisation indispensable de tenter de sauver la vie de son père.

    -C'est hors de question ! Je ne veux pas que tu prennes des risques pour moi ! Plutôt creuver ! S'écria-t-il un peu trop violemment, ses nerfs étant mis à trop rude épreuve.

    -Tyler, calme toi. Lui soupira Eileen, pour ensuite s'adresser à sa fille qui se retenait de pleurer. Ne lui en tient pas rigueur, la journée a été dure. Lui assura-t-elle pour apaiser la détresse de son deuxième enfant. Va dans ta chambre s'il te plait. Je vais lui parler. Lui demanda-t-elle enfin, sous-entendant ainsi par cette dernière phrase d'être de son côté.

    L'adolescente acquiesça, qui remonta doucement dans sa chambre pour se jeter ensuite sur son lit pour pleurer suite aux dures paroles de son père. Certes, elle avait bien conscience qu'il n'était pas dans son état normal, mais entendre ses mots de sa bouche lui faisait terriblement mal.

    -Tyler, ça ne va pas de lui parler comme ça ?! C'est dur pour elle aussi, tu as vu dans quel état tu l'as mise ? Lui dit la mère de famille avec un soupçon d'agacement, son coeur se serrant en se souvenant de l'expression de sa fille.

    -Je... J'irai m'excuser après, je ne voulais pas... Mais je refuse qu'elle mette sa santé en danger pour moi, je refuse! C'est à moi, son père, de veiller sur elle ! Pas l'inverse ! Ce ne doit pas être l'inverse !!

    -On parle seulement de lui faire passer les tests de compatibilités Tyler, pas de la faire passer sur le billard.

    -Si elle est compatible, elle voudra me donner un bout de son foie ! Et c'est simplement hors de question !

      

      


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    -Mais si on l'empêche de passer ce test, elle passera sa vie à se demander si elle aurait pu te sauver ! Répliqua aussitôt Eileen. Suppose que l'on ne trouve pas de donneur, et que tu ne survives pas à ta maladie, tu voudrais qu'elle s'en veuille toute sa vie de n'avoir rien fait ? Qu'elle se demande sans cesse si elle était compatible ? Ce n'est pas une vie Tyler, et tu es bien placer pour le savoir ! Affirma-t-elle ensuite, faisant ainsi référence à la soeur aînée de son époux, Justina, assassinée depuis des années alors que Tyler ne se trouvait qu'à quelques mètres de là, sans pouvoir rien faire pour sauver sa soeur qui était son modèle.

    -Je ne veux pas qu'elle se mette en danger... Mais je ne veux pas non plus qu'elle souffre toute sa vie. Abdiqua-t-il finalement sur un ton désespéré, préoccupé pour sa fille. Je refuse qu'elle mette sa vie en danger pour moi, je ne veux pas...

    -Laisse la passer les tests d'abord. Si elle est positive, on avisera ensuite. Mais, autorisons la à passer les tests, pour qu'elle n'ait pas de regret par la suite.

    -Tu as raison. C'est sans doute la meilleure chose à faire pour elle de toute façon...

      


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    En fin de soirée, et alors qu'il s'apprêtait à aller rejoindre sa petite-amie dans leur chambre, Neil préféra rester un moment seul dans la pièce à vivre. Assis sur le canapé, le jeune homme était pensif. Toute la journée il a essayé de se montrer fort. Le matin, il évitait de penser au rendez-vous de ses parents chez le médecin. L'après-midi, il évitait de craquer devant les autres étudiants, devant sa soeur et ses amis. Mais maintenant qu'il était seul, loin du regard de tous, caché de celui de sa blondinette adorée, le jeune Tholez pouvait enfin s'autoriser à être faible, à céder à la peur et au chagrin.

    Peur de perdre celui qu'il considérait comme son père depuis des années.

    Chagriné par la perte possible de cet être cher.

    Ce deuxième père. Celui qui l'a réellement élevé. Celui qui a fait de lui l'homme qu'il est aujourd'hui. Celui qui, à la base, n'avait rien fait pour remplacer son père biologique. Mais celui qui a été vraiment un père.

      


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    Son père biologique... Nate Tholez de son nom... Neil n'avait pas beaucoup de souvenirs de lui, les années les ayant peu à peu effacer de sa mémoire. Mais le peu qu'il conservait n'était pas bons. Il était violent, et il menaçait celle qui était sa femme à l'époque, pour la forcer à rester à ses côtés. C'était tout ce dont il se souvenait. Et cela lui suffisait.

    Aujourd'hui, cet homme était mort depuis longtemps. Assassiné par sa belle-soeur qui a voulu venger une tentative de meurtre contre sa soeur. Et il ne lui a jamais manqué, malgré qu'il était son père. Il avait Tyler, qui n'a jamais fait se distinction entre lui et Lizzie. Neil n'a eu aucun mal à le considérer comme un père. Il a toujours été un homme bon, et aimant.

    Mais voilà qu'aujourd'hui, sa vie était en danger, mise en péril par une terrible maladie qui n'offrait aucune certitude de guérison. Chose qui était parfaitement injuste.

    Nate Tholez était un monstre. Il méritait de mourir.

    Son père, Tyler Meyers, était un homme incroyable. Il ne méritait pas le même sort. Il méritait de vivre encore des années.

    Mais cela ne serait peut-être pas le cas, et cela désespérait le jeune homme qui soupirait alors de tristesse.

      


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