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    Après avoir laissé Katryn a ses interrogations, les deux hommes se dirigèrent rapidement vers l'ascenseur. Un silence pensant régnait entre eux, mais Ryan essaya de paraitre le plus détendu possible. Lui non plus ne comprenait pas la brusque attitude de Carson mais il ne posa pas de question. Il avait l'impression que s'il le faisait, il allait passer un mauvais quart d'heure, chose qu'il préférait éviter. 

    -C'est un endroit sympathique, cela doit être intéressant de travailler ici. Dit-il tout de même afin de faire la conversation avec son meilleur ami. 

    -On voit que ma soeur te connait pas. Rétorqua Carson, ignorant simplement ce que venait de lui dire Ryan. Il se fichait de ce qu'il pouvait dire, il voulait juste le mettre en garde à sa manière. Même s'il le supportait difficilement, il le connaissait par coeur et pouvait traduire le moindre de ses agissements. 

     

     


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    -Pour... Pourquoi ça ? Bredouilla Ryan, perturbé par cette affirmation et subitement mal à l'aise. Il ne voyait absolument pas où son meilleur ami voulait en venir, mais il craignait la réponse. Cependant, il savait que l'ignorance serait pire que la vérité, et jugea nécessaire de demander à Carson plus de précisions suite à cela. Le jeune homme marqua une pause, laissant le silence s'intaller un instant. Il savait qu'en agissant ainsi, il ne ferait qu'augmenter le stress de Ryan et c'était exactement ce qu'il souhaitait. 

    -Rosalie tient beaucoup à Katryn. Elle ne prendrait aucun risque qui pourrait lui faire du mal ou du tort. Tu comprends ou j'explicite encore plus ma pensée ? 

    -Non... Non c'est bon... Ca ira ... Bafouilla-t-il, voyant parfaitement où il voulait en venir. Son malaise ne fit qu'augmenter au fil des secondes, surtout lorsqu'il pensa à Rosalie. Si elle savait, il aurait beaucoup à perdre et il en avait parfaitement conscience. 

    -Ne reviens plus ici, et ne t'approche pas de Katryn. Je tiens à épargner ma soeur, mais sache que je n'hésiterai pas à faire s'évaporer le peu de respect qu'elle a pour toi si c'est nécessaire. Menaça-t-il ensuite, alors que les portes de l'ascenseur venaient de s'ouvrir. Ryan ne réagit pas, complètement estomaqué par la menace de son meilleur ami. Il ne s'attendait pas à cela, et se désespéra de la situation. Il savait que Rosalie voulait le mettre au courant de leur relation, et la vérité le frappa davantage au visage durant cet instant. Si Carson était au courant, il raconterait tout à Rosalie sur le champ, et cette dernière le quitterait aussitôt. Il en avait parfaitement conscience, et du prendre sur lui pour ne pas s'effondrer dans l'ascenseur. 

     

     


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    Le soir même, lorsque Ryan s'était enfin décidé à partir après avoir supporté pendant de longues heures la mauvaise humeur de son ami, Carson put enfin profiter de sa solitude pour se poser dans un coin de sa maison, et réfléchir. Il en avait besoin, de cela. De se recentrer sur lui-même et de faire le bilan. Surtout depuis qu'il travaille dans cette agence matrimoniale. Agence qu'il considérait toujours comme une arnaque légale, qui faisait du profit sur les illusions des gens, juste avant qu'ils ne tombent de haut un jour ou l'autre. Carson n'exasgérait pas le moins du monde en pensant cela. Pour lui, l'amour n'était qu'une absurdité dont il valait mieux se passer. Cette agence voulait vendre de l'amour. Elle était donc, et en toute logique, une véritable arnaque terriblement néfaste aux individus. Une arnarque à laquelle il n'avait pas eu d'autre choix que d'y contribuer. 

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    Pestant cela, il se souvint. De cette époque où lui aussi se berçait d'illusions toutes roses et toutes belles. Cette époque où lui aussi y croyait, en ce sentiment, où il était heureux, comme tout le monde. Et il repensa tout particulièrement à une période, où sa Eleonore avait accepté de vivre avec lui. Ils passaient leur journée à faire des projets, à imaginer leur vie future. Flottant dans un véritable nuage de bonheur, tous deux construisaient leur avenir par des paroles et des rêves, se faisant des promesses et jurant de finir leurs jours ensemble, main dans la main. 

    Terribles mensonges. Que des illusions, rien de concrêt. Le nuage se dissoudant en pluie torrentielle sans qu'il n'ait pu faire quoique ce soit pour éviter l'inévitable chute qui s'en suivrait. 

     

     


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    Carson fronça les sourcils. Il se maudit. Se détesta. S'insulta de tous les noms possibles et inimaginables. Il ne devait plus penser à elle, qu'il avait perdu à tout jamais. Elle n'était plus sienne depuis longtemps, et elle serait pour toujours un simple souvenir dans sa mémoire. 

    Stupide mémoire. Il se surprit même à désirer devenir amnésique. Tout oublier pour tout recommencer. Tout oublier pour se bercer une nouvelle fois d'illusions. Tout oublier pour récupérer une vie normale. C'était simplement ce qu'il souhaitait. 

    Ne plus être hanté par son souvenir. 

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    Il se souvint de ce jour-là, un jour d'été pluvieux, où ils étaient restés tous les deux sur le canapé, ne souhaitant absolument pas mettre le nez dehors. Malgré la grisaille, Eleonore brillait de beauté avec son sourire plein d'espoir et de rêves qui feraient se damner n'importe qui. Et il n'osait repenser à ses yeux noisette qui pétillaient de joie et d'insouciance. Si la beauté avait un nom, elle s'appelerait Eleonore. C'était ce que Carson avait toujours dit pour la décrire.

    "-Dis Carson, tu nous vois comment plus tard ? Demanda Eleonore tout en laissant glisser ses doigts fins sur le visage de son fiancé."  Oui, parce qu'à l'époque, ils étaient fiancés. Ils voulaient se marier, être reconnus comme unis aux yeux de tous. Ils souhaitaient officialiser le lien incroyable qui les reliait et rendait leur couple si beau et si envié. 

    C'était peu de temps avant que la tempête se déclenche, brisant tout leurs rêves et espoirs, détruisant tout sur son passage et ne laissant plus que des ruines derrière elle. 

     

     


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    Il ne put empêcher les larmes de couler. Il se souvenait parfaitement de tous ces rêves et espoirs. Il se souvenait de la construction des bases en apparence solide de leur future vie. Il se souvenait de tout, en fait. 

    Et cela lui faisait mal de constater leur destruction. Une douleur terrible qui se transformait en véritable souffrance. Il espérait au début qu'elle finirait par s'estomper avec le temps. C'était ce que tout le monde lui disait.

    Foutaise. Mensonge. Encore ! Rien ne changeait et tout perdurait. Le bonheur était éphémère et la souffrance vraisemblablement éternelle.

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    Il se souvint de sa réponse. Il lui avait répondu évidemment, avec tout l'amour qu'il pouvait offrir. Il avait tant de rêves et d'espoirs. Il pensait sincèrement qu'Eleonore était la bonne. La femme de sa vie ! La seule et l'unique ! 

    Mais comme toutes ses certitudes, celle-ci était partie en fumée. 

    "-Je nous vois entrain de nous chamailler comme les deux petits vieux que nous serons, entouré de nos enfants et de nos petits-enfants. Je nous vois parents de cinq enfants ! Deux filles et trois garçons, dont un qui s'appellera Gary. Pour les autres, je te laisserai le plaisir de choisir leur prénom. Ce qui te fait plaisir me rend heureux, mon coeur."

     

     


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