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    -Quels enfants ? Je ne veux pas d'enfants ! Alors la question ne se pose pas ! Ne m'attends pas ce soir, je ne vais pas rentrer ! Bye ! Conclut-elle alors, tout en refermant violemment la porte derrière elle, laissant un Neil éberlué par ce qu'il venait d'apprendre. 

    Un lourd silence s'installa dans l'appartement suite au départ de la jeune femme. Neil resta planté au milieu de la pièce, ayant du mal à en croire ses oreilles. Il est vrai qu'ils n'avaient jamais abordé la question ensemble, vu qu'ils sont encore jeunes et en plein dans leurs études. Ils avaient encore le temps, et le moment n'était pas venu pour envisager de fonder une famille. Mais pour Neil, c'était une évidence. Il se voyait clairement épouser un jour Haley, et avoir des enfants avec elle. Plus généralement, il souhaitait en avoir. Il n'avait jamais envisagé son futur sans bambins qui courraient partout dans le séjour, après lesquels il faudrait courir pour éviter qu'ils ne se blessent. 

    Mais il venait de découvrir que Haley n'avait absolument pas les mêmes projets que lui. Visiblement, elle voyait l'avenir différemment. Un fait qui l'abasourdit. Un fait qui le blessa. 

    Un fait qui le fit tomber de haut tellement qu'il fut déboussolé. 


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    En fin de soirée, chez Katryn, la jeune femme tournait en rond chez elle, ne parvenant pas à rester en place, ni à se calmer. Depuis quelques jours, elle subissait des insomnies et la fatigue commençait à se faire sérieusement sentir. Elle avait beau s'allonger dans tous les sens, dans toutes les positions possibles, elle ne réussissait pas à trouver le sommeil. Et lorsqu'elle y parvenait, elle ne rêvait que de l'enfant qu'elle n'avait pas pu avoir, de sa mère, de son beau-père, puis à nouveau de l'enfant. Elle se réveillait toujours en larmes, inconsolable et repliée sur elle-même tout en cherchant un moyen d'étouffer ses sanglots pour ne pas alerter sa sœur. Elle ne voulait pas l'inquiéter, et Katryn voulait gérer cette situation toute seule. Situation qui la déstabilisait complètement, ne comprenant pas pourquoi elle ne parvenait pas à avancer. Elle avait suivi le conseil de Carson et elle était allée voir un médecin, qui l'avait rassuré quand à ses capacités à devenir mère. Pourtant, malgré cela, ses nuits étaient toujours agitées, et cela commençaient réellement à la travailler. Après être allée boire un verre d'eau, elle retourna dans sa chambre pour ensuite étouffer un cri de désespoir dans un oreiller. Elle était épuisée, dépitée, désespérée. Elle ne savait décidément plus quoi faire pour réussir à avancer et à aller mieux... 

    Au même moment, Carson passait la soirée avec sa petite-amie avec qui, il essayait de regarder un film à la télévision. Essayait, car tenter de suivre l'intrigue était quasiment mission impossible, et pour cause : Andie ne cessait de parler. Lorsqu'elle ne racontait pas sa journée dans les moindres détails -jusqu'à son petit-déjeuner et déjeuner argumentant en détails sur le fait qu'elle aurait elle-même mieux réussi une simple omelette au fromage-, elle lui posait tout un tas de questions sur son passé. Questions qu'il éludait rapidement, ne souhaitant absolument pas y répondre, tout en serrant les dents pour ne pas l'envoyer froidement balader. 

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    Au milieu d'un monologue ponctué d'interrogations, Carson laissa malgré lui échapper un soupir d'exaspération. Il n'en pouvait plus de l'entendre piailler, et il se demandait même comment un Juge pouvait supporter sa voix criarde durant une audience, voire tout au long d'un procès, sans avoir des envies de l'étouffer avec les preuves présents dans le tribunal. 

    -C'est quoi le truc le plus fou que tu as fait par amour ? Demanda soudainement Andie, dans un élan de romantisme en voyant le héro du film réalisé qu'il était fou amoureux du personnage principal féminin. 

    Tomber amoureux ? Eut envie de répondre avec ironie Carson avec un sourire en coin, pour ensuite se contenter de répondre : -Rien. 

    -Carson, tu as l'air pensif. Tout va bien ? S'inquiéta subitement la jeune femme, faisant lever au ciel les yeux de son compagnon. Pour une fois qu'elle se préoccupait d'une autre personne qu'elle-même, s'en était presque trop beau ! 

    -Rien. Je pense juste à ma sœur qui s'est mise à me poser des questions bizarres depuis quelques temps. Lui répondit-il simplement dans un haussement d'épaules, et dans un semi-mensonge. 

    -Quoi comme questions ? 

    -Ça te regarde pas. Soupira-t-il, blasé par sa curiosité maladive. 


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    Dans un semi-mensonge... En effet, Rosalie lui posait des questions inhabituelles depuis quelques jours au sujet de Ryan, cherchant à savoir avec de plus en plus d'insistance ce qui a bien pu se passer entre eux pour qu'il se montre aussi froid, voire cruel, envers son meilleur ami d'enfance. Il ne répondait jamais à ces interrogations, lui rappelant avec de plus en plus de virulence que ces histoires ne la concernaient pas et qu'elle n'avait pas à s'en mêler, mais cela l'intriguait qu'elle s'y intéresse avec autant d'ardeur. Elle prétextait l'inquiétude et l'incompréhension, jugeant "incroyablement stupide qu'il agisse ainsi certainement pour des broutilles", il n'en croyait pas un mot. 

    Néanmoins, contrairement à ce qu'il venait d'affirmer à sa petite-amie dans l'unique but qu'elle fiche la paix, ce n'était pas la soudaine curiosité de sa sœur qui le préoccupait. Et ce n'était pas uniquement son agacement envers l'attitude d'Andie qui le rendait aussi distant et froid envers elle. Il repensait juste à sa conversation avec Katryn après l'avoir croisé par hasard devant l'agence matrimoniale en début de soirée. Cela le taraudait depuis, et il ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour elle. Il craignait que ses troubles soient aussi graves que ceux qu'avaient subi Eleonore et, bien qu'il ne portait pas particulièrement sa patronne dans son coeur, il espérait que ce ne soit pas le cas. Dans le doute, il conservait son téléphone à porter de main, ne souhaitant pas manquer son coup de téléphone si elle venait à essayer de le joindre. 

    -Excuse moi. Dit-il à Andie en sortant son téléphone qui affichait un numéro inconnu, tout en se levant du canapé pour s'éloigner de la jeune femme.  


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    Une fois suffisamment à distance de sa petite-amie trop curieuse, Carson se dépêcha de décrocher. Il fronça les sourcils en n'entendant pas de répondre, et il insista davantage, hésitant à raccrocher. Ne connaissant pas le numéro, il ignorait s'il avait à faire à Katryn ou non, et si c'était le cas, il préférait éviter d'interrompre la conversation téléphonique, lui refusant ainsi son aide. 

    -Qui est-ce ? Répondez ou je raccroche. Commença-t-il à s'exaspérer, n'étant pas spécialement fan du fait de parler dans le vide. 

    -Carson, c'est moi... Bredouilla alors Katryn, gênée de le déranger à une heure aussi tardive, voire même, de le déranger tout court. Excusez moi de ne pas avoir réagi tout de suite, mais je... Je ne savais pas si... 

    -Vous ne me gênez pas. Que se passe-t-il ? Lui assura-t-il alors, comprenant parfaitement ce qu'elle voulait dire. Il est vrai qu'il ne devait pas être simple pour elle de contacter un de ses employés qu'elle connaissait à peine pour l'embêter avec ses malheurs.  

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    -Je... Je n'arrive pas à dormir... Marmonna-t-elle rapidement, en se sentant soudainement stupide. Que lui prenait-elle d'agir ainsi ? Elle devait ressembler à une petite fille apeurée par les monstres de ses cauchemars. Carson ne réagissant pas, elle comprit alors qu'elle avait parlé trop vite pour qu'il puisse saisir ses paroles. Est-ce qu'il est arrivé à votre ex de... De faire des insomnies suite à ses fausses-couches ? Préféra demander Katryn d'une voix tremblante, semblant sur le point de craquer à cause de l'épuisement. 

    -C'est arrivé au début, mais ça se calmait vite. Confirma-t-il en fronçant les sourcils, l'inquiétude commençant à le ronger. Sentiment qu'il contrôla néanmoins, ne devant pas sortir du cadre de simple employé gentil et compréhensif. Il n'était pas son ami et encore moins son confident, et il ne devait certainement pas agir comme tel. Depuis quand vous ne dormez plus ? Êtes-vous allée voir un médecin comme je vous l'ai conseillé ? 

    -Je suis allée voir un médecin oui... Il a dit que l'embryon n'était certainement pas viable. Mais cela ne change rien... Je... Je suis désolée... Je ne devrais pas vous déranger avec mes histoires. C'est stupide, je ne sais pas pourquoi je vous ai appelé...

    -Parce que vous avez besoin de parler à quelqu'un qui peut vous comprendre j'imagine. Et je vous ai déjà dit que vous ne me gênez pas. Si je vous ai donné mon numéro, ce n'est pas par politesse.

    -Je me hais tellement Carson... Soupira-t-elle finalement, serrant sans le savoir le cœur de Carson qui se sentit subitement mal à l'aise. Des fois, je me dis que je ferai mieux d'aller voir un psy au lieu d'embêter mon monde avec mes problèmes.

    -Ça pourrait être une bonne idée. Admit-il après une hésitation, craignant qu'elle prenne mal sa réflexion. Pas que vous embêtez votre monde avec vos problèmes, ce n'est pas ce que j'ai voulu dire. Mais cela pourrait vous faire du bien de parler avec un professionnel qui saura mieux cibler ce qui vous gêne, et vous perturbe autant...

     

     


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    Carson discuta encore pendant quelques minutes avec Katryn, qui avait brusquement craqué au téléphone, ne supportant plus le poids de la culpabilité et de la fatigue. Il essaya de la calmer, oubliant par la même occasion sa petite-amie qui patientait sur son canapé, incrédule. Elle écoutait d'une oreille sa conversation, et elle n'arrivait pas à déterminer avec qui il pouvait bien parler. 

    -C'était qui ? Ne tarda-t-elle pas à demander, alors qu'il venait de raccrocher. Carson soupira aussitôt, tout en rentrant le numéro de Katryn dans son répertoire. Il préféra jouer la carte de l'honnêteté, la songeant capable de fouiller dans son portable et de lui faire une scène par la suite, et l'informa alors qu'il s'agissait de sa patronne. -Pourquoi elle t'a appelé ? Et comment ça se fait qu'elle est ton numéro d'ailleurs ? Ce n'est que ta patronne ! 

    -Me fait pas de scène Andie, tu m'agaces. Rétorqua-t-il aussitôt, n'appréciant pas son début de crise de jalousie. Elle ne va pas bien en ce moment, et c'est balot pour toi, mais je ne suis pas un monstre sans cœur qui laisse les gens autour de lui dans la merde. 


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